Le FN est à la peine en Bretagne, notamment grâce à la culture et à l’ancrage catholique de la région. Mais depuis quelques années, comme ailleurs, le vote frontiste évolue.
La Bretagne est une terre qui résiste à l’extrême droite. C’est ce que nous apprennent les résultats, en France depuis 2002, des élections cantonales, régionales, européennes, législatives et du premier tour de la présidentielle, résultats que nous avons compilés.
Sur les 20 villes françaises de plus de 2 000 habitants où le score moyen de l’extrême droite a été le plus faible, 17 sont bretonnes – dont une majorité dans la banlieue de Rennes –, deux autres sont dans le grand Nord-Ouest. Un constat similaire, même lorsqu’on élargit à 30 ou 40 villes, ou aux villes un peu plus peuplées. […]
« La Bretagne, région de marins, a gardé une certaine identité régionale, qui repose sur l’ouverture au monde. La Bretagne est une région de très forte émigration et a été dans le passé victime de stéréotypes et de discriminations. »
L’activité des femmes, historiquement plus élevée en Bretagne qu’ailleurs, est une des « raisons historiques » de cette faiblesse :
« Jusqu’à présent, le vote FN était un vote plutôt masculin, de retraités, de personnes isolées, dans une région où la solidarité familiale jouait un grand rôle. »
Erik Neveu pointe pour sa part le rôle de l’héritage catholique très fort dans la région :
« Une explication peut être dans une influence catholique persistante, très structurante. Dans la génération aînée, beaucoup ont été marqués par la tradition chrétienne et catholique, avec sa tradition de tolérance et d’ouverture aux autres. […]