Président d’une association de défense de pèlerins, Tarek Chegrouche dénonce ces rabatteurs qui profitent du pèlerinage à la Mecque pour abuser et leurrer les fidèles.
Il sait de quoi sont capables les rabatteurs qui proposent aux musulmans d’effectuer un pèlerinage à La Mecque. Tarek Chegrouche a subi leur foudre, lui qui a voulu proposer « le vrai prix » du voyage à ses clients. C’était en 2010. Dans son petit local, le grand pèlerinage, l’« Ifrâd », il l’affichait à seulement 3.300 € via une structure officielle, « avec reçus, documents de l’hôtel, présentation détaillée du voyage… ». Un « juste prix » trop compétitif pour des rabatteurs qui trouvent des clients pour des agences de voyages pas forcément en règles avec la loi. Ces intermédiaires, qui ne signent ni document ni reçu, demandent à être payés de la main à la main et à qui des croyants crédules remettent souvent en toute confiance leurs passeports, ces rabatteurs, donc, proposent en général le pèlerinage à partir de 3.800 €.
Il ne faut pas sortir de polytechnique pour vite calculer la plus-value sur chaque billet. Du 500 € en poche par voyage pour jouer les intermédiaires. Rentable le job surtout s’il n’est pas déclaré et qu’il se limite à dénicher un candidat au pèlerinage et à effectuer quelques démarches auprès des consulats pour obtenir les visas. Alors quand Tarek Chegrouche vient semer la zizanie dan leur juteux business, forcément l’establishment des rabatteurs tente de le faire plier. Aux menaces vont suivre des actions plus insidieuses. Tarek, par exemple, va voir ses demandes de visas ne jamais remonter au-dessus de la pile dans les consulats. Conséquence : un voyage a dû être annulé, il a dû rembourser tous ses clients et fermer boutique. (…)