Fdesouche

(…) Sachez que les idées que j’ai actuellement, je les avais déjà à l’âge de 15 ans. J’ai eu de la chance, étant gosse, d’avoir rencontré une femme admirable du côté de Kouba qui m’a appris à écrire, à lire, à compter et les droits de l’homme.

J’avais 7 ans. Elle s’appelait Finouche. Puis la première fois où j’ai dû résister face à un http://img406.imageshack.us/img406/7077/autographeguybedos.jpggouvernement que je ne supportais pas, ce fut face au mari de ma mère, mon beau-père, raciste et antisémite, un ancien ouvrier devenu patron, et qui tenait une scierie. Je me souviens d’un de ses employés, se coupant malencontreusement deux doigts. Je vois ça, affolé, ne sachant plus où me mettre. Je vois aussi son contremaître et le patron, mon beau-père, le sermonner. Pas un seul mot de compassion.

Tout cela fut un grand service que m’ont rendu mes parents et qui m’aidèrent, malgré eux, à prendre position. Ma mère, par exemple, était la fille d’un type bien, proviseur du lycée où Camus avait fait une partie de ses études. J’entendais des phrases sortir de la bouche de ma mère et/ou de mon beau-père qui furent fondatrices pour mon initiation personnelle. Je me souviens d’un affrontement entre Juifs et Arabes d’Algérie, et de ma mère nous dire : «Qu’ils s’entretuent, cela fera toujours ça de moins.» Voir ça était plus important pour moi que de lire Karl Marx !

Plus tard, quand je suis devenu comédien, je me suis servi de ce métier pour effectuer mon premier engagement, la lutte contre le racisme quel qu’il soit.

Et c’est devenu obsessionnel chez moi ! (…)

Ma légion d’honneur, c’est quand un chauffeur de taxi algérien m’a dit un jour : «Vous êtes comme moi, Maghrébin» et je l’ai remercié. (…)

El Watan

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