Depuis quelques années, le pavé de la diversité est tombé dans la mare du débat public. Du coup, après les tentatives malheureuses d’une visibilité des minorités au sein des gouvernements Fillon, le Parti socialiste s’est enfin réveillé de son sommeil idéologique pour concéder une place aux “sujets” issus de la diversité pour les législatives de 2012.
Il met en avant le concept de “diversité choisie” qui n’est pas sans nous rappeler celui de l’“immigration choisie” de l’UMP. (…)
Etait-il question de discrimination positive pour imposer la diversité ? Sûrement pas, car les militants de terrain que sont Fatima Ogbi, Habiba Bigdade et Mahdi Belkacem ont un réel ancrage local. On peut difficilement ne pas voir dans cette politique d’intimidation et de diversion une sorte d’atteinte à la dignité de ces élus et militants locaux de la diversité.
En effet, le PS semble les considérer comme interchangeables ; autrement dit, ne valant pas mieux les uns que les autres, car après tout un Arabe est un Arabe ! Le parachutage de ces socialistes nationaux d’origine contrôlée dans des circonscriptions déjà occupées par des militants locaux de la diversité montre à quel point le PS a du mal à exorciser cet inconscient colonial.
On sent bien que la gestion politique des quartiers populaires marquée par un puissant paternalisme se conjugue assez mal avec la participation politique de ceux qui font l’histoire de ces quartiers.
Dans une lettre adressée au premier secrétaire fédéral du PS du Rhône, qui fait suite à un débat houleux pour la préparation des législatives de 2012, Lotfi Ben Khalifa, adjoint au maire de Vénissieux (Rhône), dénonce cette propagande raciale et silencieuse qui le cible : “Tu ne vas pas nous faire ton Arabe de service” ou encore : “Y en a marre des communautés à qui on doit réserver des places…” (…)