Pour René Naba, ancien responsable du monde arabo-musulman au service diplomatique de l’Agence France Presse, ancien conseiller du Directeur Général de RMC/Moyen orient, chargé de l’information, les révolutions arabes de 2011 «ont induit une nouvelle dynamique dans les rapports transméditerranéens» sans pour autant modifier la perception de la «diversité».
Le printemps arabe n’a pas changé la perception que se font les Français des basanés de France.
L’immigration arabo musulmane de France est une immigration de créance dont une lecture biaisée de l’histoire en retarde une prise de conscience salutaire quant à la réelle contribution des peuples basanés à la liberté et à l’indépendance de la France.[…]
La laïcité contemporaine, loin d’être un creuset de l’unité dans la diversité, est le réceptacle d’un nationalisme fermé. Alors que l’Islam pourrait faire office de facteur de pacification dans les zones péri urbaines (BAC -Brigade anti chaytane), les banlieues sont perçues comme des zones productrices de délinquance, quand bien même la France leur doit certaines de ses titres de gloire (Coupe Davis 1982, Mundial de Foot 1998, les médailles olympiques de l’athlétisme) et que les personnalités préférées des Français sont généralement distingués parmi la communauté des basanés (Zidane, Omar Sy, Yannick Noah etc…). Par glissement, l’Islam est perçu comme une religion étrangère aux mœurs et croyances françaises, par définition judéo chrétiennes et gréco-latines, puis par dégradation successive, une religion d’étrangers, une religion étrange.[…]
Il est vrai que pour purger le passif post colonial, il importe que les Français se pénètrent de la réalité étymologique qu’ils constituent les Indigènes de France. Ce jour là, un grand pas aura été accompli dans le règlement du contentieux qui empoisonne la vie publique nationale depuis un demi-siècle. Il incombe de faire œuvre de pédagogie, sans relâche, pour que ceux qui se considèrent comme «les vrais français» admettent que ce sont eux les Indigènes de France et consentent de traiter à leur image ce qu’ils considèrent comme leurs indigènes. […]