Aboubakar Traoré, steward chez Air France depuis 1998, est interdit de vol à cause de ses tresses africaines.
« Votre coiffure n’est pas assez classique », voici l’excuse arborée par Air France pour empêcher l’un de ses stewards, qui porte des tresses africaines, de travailler. Le manuel de la compagnie aérienne explique en effet que ses employés à bord de l’avion doivent « être coiffés de façon extrêmement nette. Classique et limitée en volume, la coiffure doit garder un aspect naturel. Longueur limitée dans la nuque et mèche limitée à mi-front ».
Aboubakar Traoré ne voit pas où est le problème puisque sa coiffure, a priori, correspond à ces critères. Ses tresses sont très serrées, ce qui limite le volume de ses cheveux, et leur longueur ne dépasse pas le bord supérieur de la chemise.
A partir de 2007, après un arrêt maladie d’un an pour dépression, M. Traoré décide de camoufler ses tresses à l’aide d’une perruque aux cheveux lisses.
Ce qui pour lui représente une véritable humiliation va durer quatre ans et demi. Selon lui, c’était la « seule façon de correspondre à leurs codes ».
Un jour de septembre, avant d’embarquer, la perruque se déchire. L’homme se présente donc à l’embarquement avec ses cheveux tressés mais attachés en chignon. Son employeur juge l’effort insuffisant, lui interdit l’entrée dans l’avion et lui suggère de chercher un emploi au sol.
En 2009, le steward saisit la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE), qui, après expertise de l’affaire, estime que la coiffure du plaignant est « extrêmement nette et soignée » (…)