Interview de Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, dans le quotidien algérien Tout sur l’Algérie où il exprime son inquiétude sur la perception de l’Islam en France et en Europe.
Cette année, beaucoup d’initiatives ont inquiété les musulmans en France : le débat sur l’immigration, sur l’islam, sur l’identité…
Nicolas Sarkozy a mis en garde l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) contre tout débordement lors de son congrès, qui se tiendra du 6 au 9 avril près de Paris. Partagez‑vous les inquiétudes du président français ?
Je pense que la communauté musulmane tout entière traverse une période difficile. Nous sommes dans une période électorale et il y a des éléments qui travaillent pour stigmatiser certains aspects de l’islam en France et en particulier l’UOIF, dont Marine Le Pen a demandé la dissolution. Il y a un contexte qui est allé en s’aggravant depuis l’affaire de Toulouse et de Montauban où il y a eu des morts. Cela nous inquiète et inquiète toute la communauté musulmane. […]
Nous partageons toutes les inquiétudes. Nous sommes inquiets. Nous ne voyons pas la raison pour laquelle l’UOIF est devenue brusquement aujourd’hui plus problématique. Cela fait des années que cette organisation existe. Pourquoi la cibler spécialement maintenant ? […]
Avez-vous approuvé la décision algérienne de ne pas autoriser l’enterrement de Mohamed Merah en Algérie ?
D’abord l’Algérie n’est pas son pays. Il est français. Il est né en France et a choisi la citoyenneté française. L’Algérie n’était pas obligée d’accorder une dérogation pour qu’il soit enterré sur le sol algérien. […]