Adddendum :
Devant 40.000 fidèles réunis par l’UOIF au Bourget, l’intellectuel n’a pas ménagé ses critiques contre le gouvernement et a appelé les musulmans «à ne pas répondre aux attaques» mais à cultiver leur identité «française et musulmane» et à développer «l’esprit critique» car il faut «poser des questions» et savoir «acquérir les instruments des Occidentaux».
Qu’est ce qui a été fait depuis les émeutes de la banlieue en 2005 pour répondre au mal être, pas de travail, pas d’habitat ?
Orateur brillant, Tariq Ramadan, a tenu en haleine et sans note, samedi soir au Bourget, plusieurs dizaines de milliers de musulmans venus assister au 29° congrès de l’Union des Organisation islamiques de France (UOIF). Il en était l’invité vedette depuis que le gouvernement avait interdit la venue de six prédicateurs pour leurs propos explicitement antisémites. […]
Les encourageant à ne pas céder à la «réaction», Tariq Ramadan, a plutôt appelé les musulmans qui l’écoutaient – hommes d’un côté, femmes, toutes voilées, de l’autre – et des milliers de fidèles debout au fond, à une forme subtile de «résistance». «Je vous remercie d’avoir tenu bon, a-t-il lancé, «malgré les pressions et les accusations». Car «c‘est aussi l’honneur de la France d’accueillir cette rencontre». […]
Citant l’exemple du «Prophète» qui a plusieurs fois connu l’adversité, il a recommandé aux 40 000 musulmans présents, de se placer «toujours avec élégance» dans une sorte «d’exil» intérieur: «Eloigne-toi d’eux, dans un bel exil». […]Développant toujours la comparaison avec la stratégie du Prophète, il a alors déconseillé la voie de la négociation avec les gouvernements. […]
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Orateur vedette de la Rencontre annuelle des musulmans de France, Tariq Ramadan n’a cessé de dénoncer au Bourget “ceux qui sont au gouvernement”.
[…]Depuis novembre 2003 et l’émission 100 minutes pour convaincre, Tariq Ramadan voue une haine tenace à Nicolas Sarkozy, à l’époque ministre de l’Intérieur.
[…]Ce dernier avait poussé le prédicateur à la faute : au lieu de condamner sans appel la lapidation, il s’était contenté de réclamer… un moratoire ! Depuis, pour beaucoup de Français, le prédicateur passe pour un sinistre obscurantiste. En revanche, il reste une star dans la communauté musulmane. Il n’y avait plus une place assise pour l’écouter au Parc des expositions du Bourget.
Pendant de très nombreuses années en effet, l’enseignant suisse n’était pas en odeur de sainteté auprès de l’Union des organisations islamiques de France, qui préférait inviter pour son congrès Hani Ramadan, le frère aîné, directeur du Centre islamique de Genève, adepte d’un discours plus “rigoureux”.
Seulement voilà, l’UOIF ne possède pas de bons orateurs, capables d’électriser les foules. De son côté, Tariq Ramadan n’a jamais pu imposer Présence musulmane, sa propre organisation. Depuis, les anciens frères ennemis se sont trouvé des points communs. Youssef Al-Qaradawi, fondateur du Conseil européen de la fatwa et de la recherche, personnalité éminente des Frères musulmans, pointé du doigt par le ministère de l’Intérieur, vit actuellement au Qatar.
Il a aidé Tariq Ramadan à devenir tout récemment directeur du Centre de recherche sur la législation et l’éthique islamiques à Doha.Une promotion qui ne fait pas l’unanimité chez les musulmans français. Sur Oumma.com, le site vedette de la communauté, certains internautes lui reprochent de “travailler pour la monarchie du Qatar”. Et d’oublier, par la même occasion, de dénoncer le manque de démocratie dans cet émirat.