Daniel Cohn-Bendit est député européen Europe Ecologie-Les Verts (EELV). (…)
Au-delà de cette conception de l’Etat et de l’Europe qui vous opposent, vous reprochez à Jean-Luc Mélenchon de recycler les vieux discours du Parti communiste des années 1950…
Mais oui ! Quand vous entendez Jean-Luc Mélenchon fustiger l’impérialisme américain, n’entendez-vous pas en creux les discours du PC contre l’OTAN dans les années 1950 ? Non seulement il nous ressuscite une rhétorique très “guerre froide”, mais il escamote dans son discours tout ce qui le gêne. Il est contre la décentralisation, contre les langues régionales, et il ne cesse de citer Jaurès, sans jamais dire qu’il commençait ses discours en occitan ! Il parle de la Révolution, sans jamais en montrer les aspects dérangeants…
Moi aussi, je veux bien refaire l’histoire à ma sauce, ça n’est pas bien compliqué, mais c’est tellement simplificateur. La vie, ce n’est pas aussi simple qu’un discours de Jean-Luc Mélenchon. L’émergence de cette gauche, jacobine, centralisatrice et caricaturale est pain bénit pour Nicolas Sarkozy.
Pourquoi ?
Cela lui permet de désigner à l’opinion cette gauche littéralement gangrenée par la question nationale, bloquée idéologiquement sur la question européenne, et fondamentalement anti-Occident. La montée en puissance de Jean-Luc Mélenchon fait bien l’affaire du président sortant.