Fdesouche

Vingt-trois trafiquants présumés sont jugés jusqu’au 18 avril devant la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille dans un dossier d’importations massives en bande organisée de shit marocain. Six individus comparaissent détenus. Trois sont sous le coup d’un mandat d’arrêt dont Rachid Brahmi, un franco-marocain de 37 ans, regardé comme le « maître d’œuvre » de cette filière très structurée jusque dans le rapatriement du produit des ventes confié à des membres désignés sous le terme de « Saraf » (banquier en arabe).
« Les chiffres donnés sont assez considérables », observe la juge au vu de ce réseau qui livrait jusqu’à la tonne. Son leader, Rachid Brahmi, avait certes été arrêté en février 2008 au Maroc avec 1,5 million d’euros en espèces mais il avait été relâché faute de preuves… Ce franco-marocain communiquait en langage codé sur ses portables thaïlandais. Un mètre équivaut à 100 kilos de résine ou 100 000 euros. Sur ses gardes, il s’enfuyait en février 2009 à Bangkok d’où il poursuivait son business.
« C’est incontestable, je reconnais avoir participé à la vente de 296 kilos. J’ai mis en contact des clients avec le propriétaire, un certain Moktar. Pour le reste, je me suis fait beaucoup de films », assurait hier Hassan qui voudrait passer pour un gros mytho. « Vous êtes en relation constante au téléphone avec votre frère, le grand maître d’œuvre absent aujourd’hui et je n’entends jamais de conversation avec un Moktar », lui réplique la présidente. Sa cargaison revendue 355 000 euros sur Rennes avait dégagé 157 000 euros de bénéfice. Lui et sa femme vivaient des prestations sociales tout en roulant en Audi et Mercedes classe A.
La firme devait parfois faire intervenir son département « recouvrement de dettes ». Ainsi de ce Mehdi de Port-de-Bouc. Le restaurateur s’est porté garant des 112 kilos de shit vendus à un certain Bob qui rechigne à payer un reliquat de 60 000 euros. « Il faut lui niquer sa mère ! », menace Rachid sur zonzons. Même chose pour ce Nabil qui s’est pris un tir de grenaille pour avoir oublié de payer et qui se plaint sur écoutes d’avoir mal aux fesses ! Une voix le prévient après le tir que la prochaine fois, ce sera « le vrai dans la tête ».
La Marseillaise

Fdesouche sur les réseaux sociaux