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L’ancien ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances sous la présidence de Jacques Chirac, d’Azouz Begag sur, a écrit le scénario d’une bande dessinée historique sur l’Algérie, «Leçons coloniales» aux éditions Delcourt. Paris match l’a rencontré en compagnie du dessinateur Djillali Defali.

Nous, nous ne sommes pas nés là-bas mais nous transportons les douleurs nues de nos ancêtres.
La question algérienne est taboue parce qu’elle représente un véritable traumatisme pour la société française. La plaie n’est toujours pas cicatrisée. L’Algérie c’était la France. Sa perte a été vécue comme une déchirure. […] Comment expliquer cette réticence à parler de la guerre d’Algérie cinquante ans après?
Azouz Begag. La communauté pied noir et la communauté des harkis représentent une force électorale importante, surtout dans le sud de la France. C’est pour ça que les gens qu’ils élisent à l’Assemblée nationale sont capables en 2005 de voter une loi sur les aspects positifs de la colonisation français, alors que les millions d’Arabes qui vivent dans l’Hexagone ne participent pas au jeu électoral et n’existent pas sur le plan politique. Il est plus facile de leur taper dessus, d’engager un débat en 2012 sur la viande Halal à quelques mois de l’élection présidentielle plutôt que sur la guerre d’Algérie.
Avec «Leçons coloniales», je voulais enseigner l’universalisme français. On aurait pu profiter de cet incroyable mélange de culture, de cette diversité qui existait encore pour en faire un creuset universel digne et emblématique de ce qu’est l’esprit français aux yeux du monde entier. Hélas, ce ne fut jamais l’ambition française. Sur le plan politique, un colon valait dix Algériens, cela ne pouvait pas marcher. […] Paris Match

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