L’enquête de la « Boussole présidentielle » qui se base sur les 9.300 personnes (sur 70.000) qui ont répondu à deux questionnaires très précis de la Boussole et qui ont déclaré voter Marine Le Pen au premier tour montre qu’il y a une réelle adhésion aux idées de Marine Le Pen.
Si on devait faire un rapide profil type de l’électeur de Marine Le Pen, ce serait plutôt un homme, âgé de 35 à 69 ans, plutôt peu diplômé, qui dit s’en sortir plutôt plus difficilement par rapport aux autres au quotidien et qui est pessimiste pour son avenir personnel et celui de la France.
«Traditionnellement, il y avait une forte différence entre les hommes et les femmes sur le vote FN, les femmes ayant plus de réticence à voter pour Jean-Marie Le Pen», rappelle Anne Jadot. Le 21 avril 2002, par exemple, Jean-Marie Le Pen aurait été premier du premier tour si seul le vote des hommes avait été compté et troisième si seul celui des femmes l’avait été. «Mais cette barrière du genre semble être en train de sauter, peut-être parce que le candidat est une candidate et grâce à l’équation personnelle de Marine Le Pen», une femme divorcée, qui a travaillé et élevé ses enfants, note-t-elle, relevant très peu de différences sur l’image de la candidate. […]
«Ce n’est pas un vote protestataire, il y a une réelle adhésion aux idées de Marine Le Pen. C’est assez nouveau car dans toutes les études qu’on faisait depuis les années 80, une part non négligeable des électeurs ne souhaitait pas que Jean-Marie Le Pen soit élu. Il ne s’agit plus d’utiliser le bulletin de vote pour pousser un ‘coup de gueule’ comme à l’époque de Jean-Marie Le Pen», analyse Anne Jadot.
Il y a une réelle correspondance entre le positionnement de Marine Le Pen et ceux de ses électeurs sur la Boussole présidentielle: plutôt au centre sur l’axe économique (car mêlant des positions très libérales mais aussi très protectionnistes en faveur des salariés) et très conservatrice sur l’axe des valeurs.
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