Axiom, 37 ans, rappeur et essayiste. Porte-parole du mouvement ACLeFeu et membre du collectif Stop le contrôle au faciès.
Le titre de votre essai fait référence à Martin Luther King…
Oui, clairement. Il a mené aux États-Unis une lutte pour les droits civiques et c’est ce que je veux faire en France. Je m’inspire de lui, comme de Malcom X et de Nelson Mandela.
A-t-on cinquante ans de retard sur les États-Unis ?
Dans les luttes, non. Le mouvement féministe, les combats des homosexuels, par exemple, sont des luttes pour obtenir des droits civiques. Mais elles n’ont jamais été reconnues comme telles. Le retard est là, dans l’identification de ces luttes.
Qu’avez-vous retiré de votre voyage dans des villes américaines sensibles ?
Qu’on se moque bien de nous en France ! On se raccroche en permanence à des idéologies. On nous dit que la discrimination positive, par exemple, est anti-républicaine. Pourtant, on a pris des mesures pour les femmes ou pour les personnes handicapées dans les entreprises. Mais pour les gens issus des quartiers populaires, on s’y refuse.
Vous êtes pour les statistiques ethniques ?
L’un des arguments, c’est de dire qu’il n’y a pas besoin de chiffres pour savoir qu’il y a des discriminations pour les gens d’origine africaine et maghrébine. C’est vrai. Mais on ne peut pas quantifier le problème sans comptage. (…)
Ouest-France