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Je fais partie des déçus de Nicolas Sarkozy. Je lui reproche une ouverture à gauche pour laquelle il n’avait pas reçu mandat et qui a eu pour conséquence de brouiller sa politique ; aujourd’hui, Jean-Jacques Aillagon et Martin Hirsch le remercient en rejoignant le PS. Je lui reproche, plus gravement, d’avoir joué avec l’identité nationale après s’être fait élire en promettant sa protection.

J’ai en mémoire son pénible discours à l’Ecole Polytechnique, en 2008, dans lequel il disait vouloir imposer aux Français un “impératif de métissage” si besoin avec des méthodes “plus contraignantes encore“.

Il ne parlait pas du métissage des sangs, qui n’est pas un problème, mais de celui qu’amène la diversité des cultures. “Je crois à l’addition des identités et au respect des différences”, avait-il d’ailleurs écrit dès 2006, en saluant “une France où l’expression “Français de souche” a disparu, où la diversité est comprise comme une richesse, où chacun accepte l’autre dans son identité et le respecte”. Des Français ont vu là un mépris de ce qu’ils étaient. Je comprends les excédés qui ont alors rejoint Marine Le Pen.
Je ne suis pas de ceux qui veulent diaboliser la présidente du FN quoi qu’elle dise ou fasse. Plus exactement : je déplore le maintien d’une filiation, même si elle est devenue ténue, avec un parti dont le noyau dur est antisémite, raciste, brutal. Je conteste aussi sa conception antilibérale et son culte de l’Etat stratège, alors que la société souffre de centralisme et de bureaucratie. Ces deux raisons me tiennent à distance de ce mouvement. Cependant, je reconnais à Marine Le Pen le courage de ses utiles combats pour la défense de la nation, du peuple oublié, de sa culture commune. Je constate qu’elle a su reprendre les valeurs abandonnées par la gauche relativiste et penaude: la démocratie, la laïcité, l’égalité entre l’homme et la femme, la liberté d’expression. Comme elle, je pense que l’immigration de peuplement et la survenue de l’islam radical sont des sujets essentiels qui doivent être abordés dans le débat public.
Comme beaucoup d’autres sans doute, je pourrais m’abstenir dimanche. Je ne le ferai pas car je redoute une gauche doctrinaire (…) C’est pourquoi je voterai, malgré tout, pour Sarkozy. (…)
 
Billet intégral d’Ivan Rioufol 
 

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