L’heure du bilan approche pour la première campagne présidentielle de Marine Le Pen, qui tient ce mardi soir au Zénith de Paris son dernier meeting avant le premier tour et rêve toujours d’un score historique pour le Front national.
Mais si la fille de Jean-Marie Le Pen, qui avait brigué l’Elysée à quatre reprises entre 1988 et 2007, était encore créditée de 20% d’intentions de vote en janvier dernier, elle plafonne désormais autour de 16% dans les sondages.
Non seulement l’écart avec les deux favoris que sont François Hollande et Nicolas Sarkozy lui interdit tout espoir raisonnable d’accéder au second tour mais elle est à présent sous la menace de Jean-Luc Mélenchon, qui la talonne souvent, la dépasse parfois et pourrait la priver du podium.
Son équipe de campagne veut toutefois croire à un frémissement de dernière minute et lui a fixé un objectif clair : battre le record du FN lors d’une présidentielle, établi par son père en 2002 avec 16,86% des suffrages, même si un score similaire ne lui permettrait sans doute pas cette fois de se qualifier pour le duel final.
“Je crois que ce sera beaucoup plus serré qu’on ne le dit”, a dit Marine Le Pen dans un entretien accordé en fin de semaine dernière au journal Le Monde. “Je me vois à plus de 20%”.
Marine Le Pen le sait, tout se joue maintenant. Pour abattre ses dernières cartes, elle n’a pas opté pour un grand rassemblement populaire comme les affectionnent les deux favoris et son grand rival dans la séduction du vote ouvrier, Jean-Luc Mélenchon. Elle a choisi plutôt une salle de spectacle traditionnelle d’une capacité de 6.000 places.
Celle qui a raillé les “show parisiens” de ses adversaires se produit donc tout de même dans la capitale, mais d’une autre façon, histoire de répéter une dernière fois qu’elle entend “redonner une voix à ceux qui n’en ont plus”, comme elle l’a répété dimanche dans son fief de Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).
Le Zénith sera-t-il un symbole ? Marine Le Pen l’espère, qui rêve encore de réussir sa tentative d’offrir au Front national une nouvelle image, un nouveau visage et un nouveau prénom.
Le Point