Ce mercredi 26 octobre 2011, alors que se tient la session du Parlement européen à Strasbourg, deux députés français au Parlement européen sont en pleine conversation au bar des parlementaires, après le vote du budget, à 13 h 30 : Brice Hortefeux et Jean-Luc Mélenchon.
La scène pourrait s’arrêter là.
S’il ne transparaît dans cette conversation ni animosité ni antipathie, plutôt une certaine camaraderie entre deux hommes politiques de bords opposés,
quoi de plus normal pour des députés européens, de la même nationalité qui plus est, que de converser ensemble ?
Pourtant, en nous apercevant, le photographe de Myop Guillaume Binet et moi-même, en reportage pour suivre un autre député européen et reconnaissables à nos badges et Leica, Jean-Luc Mélenchon s’est brusquement interrompu. Puis il a foncé sur nous pour nous apostropher avec véhémence.
Visiblement gêné par la réaction de son collègue, Brice Hortefeux vient nous saluer aimablement. Jean-Luc Mélenchon refuse d’en faire autant.
Deux élus français à nos côtés tentent de dédramatiser : “Jean-Luc, calme-toi, enfin.” Nous lui expliquons que nous n’avons pas pris de photo ni twitté la scène. En somme, que nous passions juste à côté. Oui, nous les avons regardés.
Jean-Luc Mélenchon serait-il donc inquiet de ce que pourrait penser son électorat s’il apprenait qu’il s’entretient amicalement avec Brice Hortefeux, quand le président du Front de gauche tire à boulets rouges sur lui dans les médias ?
Comme ce 31 août 2010 sur BFM : interrogé sur les propos de Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, Jean-Luc Mélenchon estime que:
“C’est sa tête qui est un terrain vague, à cet homme-là. Il n’y a rien dedans : des mauvaises herbes, des pensées névrosées, la peur de l’étranger, la haine de tout le monde. Pour dire autant de bêtises et s’y prendre aussi mal.”
Dès lors, craindrait-il qu’une photo prise avec Brice Hortefeux lui colle à la peau dans la campagne présidentielle, comme celle de Hollande et Sarkozy à la une de Paris Match qui, en 2005, avait valu au premier secrétaire du PS tant de critiques dans son camp ?