Dans le coin droit, Maryse Joissains, maire d’Aix, anti-Roms assumée et ultra-motivée. Dixit, hier soir lors de notre appel : “Je ne veux plus un seul Rom sur ma commune“. Dans le coin gauche, Hervé Guerrera, élu d’opposition, Marc Durand et Philippe Senegas, de la Ligue des droits de l’Homme, et tous les soutiens regroupés dans le collectif aixois pour la dignité et le droit des Roms.
“Non, non, je ne fais pas de politique, moi, se défend pourtant le maire UMP. Je prends mes responsabilités : ces gens n’ont pas de papiers et on ne peut pas les laisser s’installer dans la durée“. Alors Maryse Joissains a récemment lancé un huissier à la pêche aux identités pour assigner en référé le maximum d’habitants. Et le maire pourra user de la force publique pour faire évacuer les camps.
Depuis, les soutiens des Roms tentent de récupérer le maximum de témoignages de personnes ayant eu à se rendre sur ces camps. Ils proposent de certifier par exemple que “le campement n’entraîne pas de troubles à l’ordre public” que “les personnes s’y trouvant ne sont en aucune manière agressives” qu’ils “saluent les visiteurs et engagent la conversation” ou bien encore qu'”aucune odeur pestilentielle ne se dégage du camp et que les abris sont tenus dans un bon état de propreté.”
Réponse illico : “Ce que je sais c’est qu’il faut garder nos acquis sociaux pour les habitants de notre pays qui en ont besoin, sinon notre système social va exploser.” “Le trouble, c’est les enfants qui font la manche, et puis c’est des personnes fragiles qui sont agressées régulièrement, et je ne veux pas de cela chez moi. Alors les socialos bobos qui ont du pognon n’ont qu’à les prendre chez eux…”
“Il y a bien sûr un point de vue idéologique dans tout cela, estime l’avocate des Roms. “À la barre, j’invoquerai le droit au logement et l’intérêt supérieur de l’enfant. Ces gens sont en détresse et on ne peut pas les expulser sans leur proposer de solutions de relogement...”
La Provence
(Merci à Lilib)