Le Premier ministre Mark Rutte a démissionné après l’échec des négociations sur la réduction du déficit public avec Geert Wilders (photo), le leader du Parti pour la liberté, qui le soutenait à l’Assemblée. Des législatives anticipées devraient avoir lieu au début de l’automne.
Au lendemain du score très élevé de Marine Le Pen au 1er tour de la présidentielle française (17,9%), un autre parti étiqueté “populiste”, voire d’extrême-droite, fait parler de lui en Europe.
Depuis octobre 2010, le PVV, fort de ses 24 sièges à l’Assemblée, assurait la survie de la coalition composée du parti libéral (VVD) et des chrétiens-démocrates (CDA). S’il ne participait pas au gouvernement, le parti populiste soutenait en effet l’équipe de Mark Rutte à l’Assemblée.
Mais une grosse divergence sur le budget -le gouvernement souhaite dégager 16 milliards d’euros d’économie afin de réduire le déficit public des Pays-Bas qui a atteint 4,7% du PIB en 2011, bien au-delà de la norme de la zone euro de 3%- a conduit Geert Wilders, après plusieurs semaines de négociations, à lâcher son allié. Afin de sauver le “triple A” néerlandais, le projet de Mark Rutte prévoyait, entre autres, une légère hausse de la TVA, un gel du salaire des fonctionnaires et une réduction du budget de la santé et de l’aide aux pays en développement.
“Il faut venir avec un paquet de mesures qui ramène les dépenses publiques en ordre mais qui étouffe moins les citoyens“, explique Geert Wilders pour justifier son choix.
Aucune autre majorité n’étant a priori possible en raison de la composition actuelle de l’Assemblée, des élections législatives anticipées semblent inévitables. Elles devraient avoir lieu en septembre ou octobre -en attendant, Mark Rutte est chargé dans un premier temps d’expédier les affaires courantes. (…)