Chaoukri Amara, un clandestin algérien de 36 ans, vivant en France depuis six ans malgré un arrêté de reconduite à la frontière, aurait pu tout aussi bien comparaître devant la cour d’assises. S’il s’est retrouvé dans le box du tribunal correctionnel de Draguignan, c’est notamment parce que l’homme auquel il a porté un profond coup de couteau dans la région du cœur a survécu.
Les faits se sont déroulés le 29 mars 2011 à Fréjus, dans un appartement du quartier Villeneuve, pour un motif demeuré flou. Cette nuit-là, Mustapha Hamadou, 54 ans, recevait trois connaissances à son domicile. On a mangé, mais on a surtout beaucoup bu. Et sans que personne ne voie rien venir, une violente dispute a éclaté entre Chaoukri Amara et Laïd Amrane. Le premier s’est saisi d’un couteau de 50 cm et en a plongé la lame dans le thorax du second, dans la région du cœur. Fabrice Majri s’est interposé et a reçu à son tour un coup de couteau à l’épaule.
La blessure d’Amrane n’était pas mortelle, le cœur n’ayant miraculeusement pas été touché. Mais elle saignait abondamment et a éclaboussé toute la pièce. De quoi effrayer Mustapha Hamadou, qui a mis tout le monde dehors. Ce qui lui a valu une condamnation à six mois de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger. Une fois dans la rue, Majri a réussi à arrêter une voiture pour faire prévenir les secours.
Devant le tribunal correctionnel de Draguignan, Chaoukri Amara ne s’est pas départi d’un sourire agaçant.
« Le coup de couteau, peut-être je l’ai fait, et peut-être je l’ai pas fait. C’est un accident. »
Il a par ailleurs nié avoir fait sortir deux courriers de la détention provisoire. Le premier pour menacer les deux victimes si elles venaient au procès. Le second pour contraindre Hamadou à lui envoyer 6 000 €. Seul détenu dans cette affaire, Chaoukri Amara restera derrière les barreaux, avec une condamnation à trente mois de prison ferme et cinq ans d’interdiction du territoire.
Var Matin
(Merci à Antibarbare)
