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« Vous avez un peu trahi la mission qu’on vous avait confiée. Un justicier ne frappe pas les gens. Et mener une enquête pénale est un métier ». Hier après-midi Mohamed Benkirat, Fadhel Daboussi, Yasine Traya, et Anis Daboussi, tous âgés entre 28 et 33 ans, ont essuyé les foudres de Patrick Mandroyan, président du tribunal correctionnel. Il faut dire que l’affaire qui les menait hier devant la justice a secoué le quartier de la Monnaie ces derniers jours à Romans.
Le quatuor, dont les trois premiers sont médiateurs employés par la Ville, et le quatrième salarié dans l’agroalimentaire, a reconnu, le mercredi 18 avril, avoir enlevé à la terrasse d’un café – et en présence de témoins – Kader Abderzak et Aloui Choko. Et les avoir conduits ensuite dans un endroit tranquille au bord de l’Isère, où ils les ont frappés à de multiples reprises avant l’intervention de policiers. Les visages des deux hommes en portaient hier encore les stigmates. Mais qu’est-ce qui a pu conduire ces médiateurs, et le frère de l’un d’eux, à commettre de tels agissements ?
L’affaire remonte au samedi précédent. Les médiateurs sont appelés dans un appartement où deux retraités ont été violemment agressés. Ils découvrent-choqués- un homme de 80 ans dépouillé de ses économies (4000€) « rassemblées pour un voyage, qui devait le conduire dans son pays, pour y mourir ». À la barre, Fadhel Daboussi raconte : « j’ai vu son visage en sang, j’ai pensé à mon grand-père, à ma mère… Ça peut arriver à n’importe qui ».
« Il fallait retrouver l’argent, son avion s’envolait le 19 avril ». Et la rumeur de la cité désigne Abderzak et Choko. « Ce n’était pas une expédition punitive, la vérité c’est qu’on est parti pour discuter » ajoutera Mohamed Benkirat. Affirmation que le président mettra en doute au vu des témoignages rassemblés sur la violence de l’enlèvement.
« Ils m’ont frappé comme un ballon » a déclaré Aloui Choko « ils m’ont roué de coups ». Son comparse refusera de s’exprimer « j’ai trop mal à la lèvre pour parler ». Tous deux- par ailleurs en situation irrégulière font désormais l’objet d’une instruction, mis en examen, ils ont été placés en détention provisoire dans le cadre de cette affaire de vol avec violence.
Mohamed Benkirat et Anis Daboussi ont écopé chacun de 18 mois de prison avec sursis, 24 mois dont 21 avec sursis pour Fadhel Daboussi, et 30 mois dont 24 avec sursis pour Yasine Traya.
Le Dauphiné
(Merci à Le Dahut)

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