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17,9%, un score record pour le Front national au premier tour d’une élection présidentielle. A la différence de son père, la candidate du FN a convaincu Maël Monnier, ingénieur en informatique. Interrogé par Le Plus, il explique qu’il avait voté pour Olivier Besancenot (NPA) lors de la précédente élection présidentielle et précise pourquoi il a changé de position.

Dimanche dernier, j’ai voté pour la première fois pour Front national. Je m’étais abstenu aux cantonales en 2011.
En 2002, pour ma première élection présidentielle, j’étais engagé auprès de Jean-Pierre Chevènement, un homme de gauche mais dont les engagements notamment sur la sécurité, l’école et l’Europe me plaisaient. En 2007, je suis resté dans le camp du “Non” à cette Europe, j’ai voté pour Olivier Besancenot (Nouveau parti anticapitaliste) car j’étais attiré par ses idées de meilleure répartition des richesses pour les travailleurs, ses propositions sur l’écologie, et sa façon de faire passer nos vies avant leurs profits.
L’angélisme du discours sur l’immigration à gauche
Mais l’affaire de la candidate voilée (qui s’était présentée sur une liste du NPA aux régionales en 2010) ne m’a pas plu. Je suis profondément laïque et cela m’a fait réfléchir.
Et puis, depuis 2002, la situation économique et sociale n’a fait qu’empirer en France et je n’étais plus convaincu par les solutions proposées par la gauche.  Je me suis rendu compte que le modèle européen actuel, beaucoup trop libéral, notamment en ce qui concerne la circulation des personnes et l’immigration, n’arrangeait pas les choses, sachant que les immigrés d’aujourd’hui ne sont pas tous déjà pas intégrés et assimilés.
Entre-temps, un ami m’a rapproché du Front national dont il défendait les idées. Cet ami d’origine kazakhe, et qui a vécu en Russie, était pourtant loin d’être sur ma longueur d’onde sur le plan politique. Il y a avait de vives tensions entre nous, car j’avais tendance à diaboliser le Front national. Les propos de Jean-Marie Le Pen à propos de l’anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz, qu’il a qualifié de “détail de l’histoire”, me rebutaient particulièrement. Mais cet ami m’a ouvert les yeux, en particulier sur les questions d’immigration et d’insécurité.
Marine, pas Jean-Marie
J’ai grandi dans un milieu rural et dans une famille orientée à gauche, mais suite à un changement professionnel de mon père, pendant deux ans j’ai connu la violence dans la ZEP de Villejean à Rennes en Bretagne, notamment dans une école publique. Ma mère a dû me faire changer d’établissement afin que j’aille dans un établissement privé. J’ai pardonné pendant 15 ans mais maintenant, comme les problèmes persistent, je crois qu’il faut arrêter l’angélisme autour des problèmes de violence et d’insécurité, comme le fait la gauche. (…)
Je suis un sympathisant, pas encore un militant. J’ai pu aller au Zenith de Paris pour le meeting de Marine le Pen :

ça a levé mes dernières appréhensions concernant le Front national. J’y ai vu un FN différent de ce qui pouvait être décrit dans les médias. Pas de skinheads, pas de néonazis mais plutôt une ambiance bon-enfant et des personnes de tous âges. (…)

Le nouvel Observateur

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