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Tout doit disparaître. Et rapidement de préférence. Car en échange de la restructuration de sa dette, Athènes doit faire des économies, beaucoup d’économies. Si la chasse aux fraudeurs en tous genres permet d’économiser quelques millions d’euros, elle s’avère loin d’être suffisante, le gouvernement grec devant réduire ses dépenses budgétaires d’une vingtaine de milliards d’euros d’ici à 2015.

Privatisation toute !

Dans cet optique et conformément au programme d’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international, un plan de cession d’actifs publics a été mis en place, avec pour maître d’œuvre le Fonds d’exploitation du patrimoine public.

Sur son site, le fonds dévoile ses biens nationaux : ports et aéroports, compagnies pétrolière et gazière (dont le russe Gazprom vient de se porter candidat au rachat) publiques, autoroutes, complexes immobiliers appartenant à l’Etat… Et plus encore.

Même le littoral est à vendre et suscite déjà les convoitises de la Turquie. Le pays s’intéresse à “un terrain d’un million de mètres carrés à Afantou à Rhodes et à un autre de 500 000 m2 à Kassiopi à Corfou, a précisé à l’AFP un porte-parole du fonds public.

“Vendez donc vos îles, vous les Grecs fauchés…”

Alors que la crise grecque commençait à inquiéter sérieusement la communauté européenne, fin juin 2010, The Guardian mettait le feu aux poudres en assurant qu’Athènes commençait à mettre en vente ses îles désertes pour “sauver son économie”. L’information est aussitôt démentie – du moins, officiellement -, Athènes précisant non sans une certaine ironie que “la Grèce n’est pas à vendre”.

Quelques mois auparavant, le quotidien allemand Bild Zeitung – habitué aux titres provocateurs, tels que “Pas d’argent pour la Grèce !” ou “Pourquoi payons-nous pour les retraites de luxe des Grecs ?” – n’hésitait pas à titrer, en une, l’appel de deux députés allemands : “Vendez donc vos îles, vous les Grecs fauchés… et l’Acropole aussi.”

Si l’Etat n’a pas répondu à cet appel, en revanche, les grandes familles ne se font pas prier – surtout depuis qu’Athènes a adopté des taxes sur la fortune. Ainsi, “après trois ans de calme absolu sur les transactions, ce marché est sur le point de repartir”, rapportait mi-avril La Tribune.fr, citant le quotidien grec Kathimerini.

Des avions envolés vers d’autres cieux

Il n’y a pas de petites économies. Fin décembre, Athènes décide de vendre quatre Airbus A340 usagés à une société de Miami spécialisée dans la vente d’avions d’occasion, Apollo Aviation, pour 40,4 millions de dollars, soit 31 millions d’euros – le groupe américain s’étant montré “le plus offrant”.

Un coup de pouce inattendu pour Athènes, qui tentait de vendre ces appareils depuis novembre 2010. La vente a finalement été approuvée par un comité ministériel de cinq membres chargé de la privatisation.

Policiers à louer, 30 euros de l’heure

C’est peut-être l’initiative la plus insolite. Dans le but “d’amortir le coût d’utilisation du matériel et des infrastructures de la police, et de les moderniser”, le gouvernement grec a décidé de louer ses policiers. Et il y en a pour toutes les bourses : de 30 euros de l’heure pour un policier, ou 40 euros pour une voiture de patrouille, à 200 euros pour une vedette ou 1 500 euros pour un hélicoptère.

La gamme de services offerte va de “l’escorte de transports de matériaux dangereux ou d’œuvres d’art”, à “l’accompagnement de personnes” ou le tournage de films, détaille le ministère, précisant toutefois que la possibilité de location ne concernera que “des cas exceptionnels”, et ne recevra l’aval requis que si elle ne réduit pas les capacités opérationnelles du corps.

Le Monde

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