Évêque du Havre et président du Conseil famille et société de la Conférence des évêques de France, Mgr Jean-Luc Brunin ne veut pas faire du FN un cas particulier dans la réflexion de l’Église sur la politique.
Certaines positions relatives [du FN] à l’accueil des étrangers sont inacceptables.
En tant qu’évêque, comment réagissez-vous au score obtenu par Marine Le Pen ?
Après l’étonnement, il convient de s’interroger sur les raisons qui poussent tant de personnes à faire un choix extrême. Vote contestataire ? Expression d’une souffrance ? Il est difficile de sonder les motivations des électeurs. Mais il est clair que certaines solutions simplistes peuvent trouver un écho dans une période de crise telle que nous la traversons car elles laissent croire que les choses peuvent se régler facilement. Ce vote révèle sûrement les difficultés de vivre de nombreuses personnes. En cela, le score du Front National doit interroger tout le monde.
Selon certaines études, 15 % de catholiques pratiquants auraient accordé leurs suffrages à la chef de file du FN. Qu’en pensez-vous ?
Ce n’est pas forcément leur appartenance catholique qui détermine leur choix, mais davantage, peut-être, la situation dans laquelle ils se trouvent. Le sentiment de ne pas maîtriser son avenir peut conduire vers le Front National. Pour moi, le vote pour Marine Le Pen ne signifie pas une adhésion à l’idéologie de son parti, c’est plus le signe d’un désarroi, d’une inquiétude. […]
La Croix