Alexander, Russe naturalisé français, a voté Marine Le Pen. Cet aide-soignant de 30 ans, qui vit en région parisienne, explique les raisons de son vote et déclare qu’il votera pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour “par défaut”.
J’ai voté pour la première fois à des élections présidentielles dimanche dernier. Non pas que je me sois abstenu auparavant mais parce que j’ai été naturalisé il y a trois ans. Je suis né au Kazakhstan, j’ai grandi en Russie et je suis arrivé en France il y a sept ans après avoir obtenu l’asile politique (je n’ai pas fait mon service militaire en Russie). […]
J’avais une image très positive de la France, celle d’un pays indépendant et fier de ses valeurs. En arrivant, j’étais admiratif de la participation et de l’engouement des gens pour la politique. Je me suis fondu dans cette atmosphère et j’ai tout de suite été intéressé par les sujets politiques.
C’est là que je me suis rendu compte que ce pays perdait ses valeurs. Et comme je m’y suis attaché et que j’avais envie de le défendre, je me suis tourné vers la droite. […] Je peux comprendre qu’en tant que personne naturalisée, mon choix peut surprendre. Mais je suis un immigré parfaitement intégré, j’ai toujours travaillé et je me retrouve totalement dans les valeurs de ce pays. C’est pourquoi j’ai envie de les défendre et la seule qui ose le faire et le dire, c’est Marine le Pen.
En cinq ans, Nicolas Sarkozy n’a rien fait pour réduire l’immigration. Et quand j’entends les discours à gauche sur la régularisation des sans-papiers, je suis parfois choqué par certaines propositions. Contrairement aux autres candidats, Marine le Pen n’est pas sous le diktat de Bruxelles. Une nouvelle fois, c’est la seule qui est déterminée à se battre pour l’indépendance de la France. […]
En ce qui concerne le second tour le 6 mai prochain, je devrais me tourner vers Nicolas Sarkozy. Je ne suis pas d’accord avec lui sur certains points, il est trop laxiste sur les questions d’immigration mais je préfère ça à François Hollande. Ce sera un choix par défaut, rien d’autre.
Le Nouvel Obs