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Le journal « The Guardian » publie aujourd’hui une interview de Dominique Strauss-Kahn, qui évoque pour la première fois, concernant l’affaire du Sofitel, une manipulation orchestrée par ses adversaires politiques.
La thèse d’une manipulation avait déjà été avancée par le journaliste américain Edward Epstein. Mais, cette fois, l’accusation vient de Dominique Strauss-Kahn lui-même. Hier soir, le très sérieux journal britannique « The Guardian » a publié un long récit sur son site Internet dans lequel l’ancien patron du FMI révèle sa vision de l’affaire du Sofitel. Dans cet article, repris ce matin dans la version papier du quotidien, DSK n’emploie pas le mot de « complot » mais dit avoir été « peut-être naïf ». Et d’évoquer pour la première fois ouvertement le « rôle » joué par ses « opposants politiques » pour faire éclater une affaire privée en « scandale ».
Après avoir rappelé les faits, le journaliste l’assure : « DSK est désormais convaincu que sa chute ne peut pas être dissociée de son ambition présidentielle » pointant du doigt « ceux qui suivaient un calendrier politique » sans plus de précision. Premier argument, DSK dit avoir été placé sous surveillance. Le 13 mai, veille de l’agression sexuelle présumée, l’ex-patron du FMI arrive au Sofitel à l’improviste. Pourtant, « un employé de l’hôtel l’attend », affirme Epstein, qui enchaîne : « Strauss-Kahn me dit qu’il soupçonnait depuis longtemps ses téléphones d’avoir été placés sur écoute par ses opposants politiques. » En cause, un e-mail envoyé à sa femme « retrouvé coincé dans une photocopieuse du quartier général de l’UMP à Paris ».
L’épisode pousse DSK à demander le cryptage de ses appareils au printemps 2011. Une modification qui va entraîner une série de dysfonctionnements. « C’était tellement agaçant qu’au mois de mai il a demandé la suspension du cryptage », écrit Epstein. « J’étais peut-être naïf, commente DSK, mais je ne pouvais tout simplement pas envisager qu’ils iraient si loin. Je ne pensais pas qu’ils trouveraient quoi que ce soit qui puisse m’arrêter. » L’ancien ministre se met alors à évoquer « la rencontre » avec Nafissatou Diallo. Epstein raconte : « Il a expliqué qu’il sortait de la salle de bains et qu’il devait se dépêcher pour déjeuner avec sa fille. […] Lorsqu’il est sorti de la salle de bains, encore nu, il dit qu’il a été surpris de voir cette personne en tenue de femme de chambre qui le regardait. » Selon DSK, elle n’avait pas de produits de nettoyage, elle n’avait pas de chariot, assure-t-il. Ils échangent « des mots et des gestes » qui lui « font comprendre » qu’elle lui propose une « faveur sexuelle ». Pour l’ex-patron du FMI, ses opposants « ne sont pas allés jusqu’à organiser cette rencontre, mais ils ont joué un rôle, en interceptant les coups de fil, pour être certains que la femme de ménage allait appeler la police, et que ce rendez-vous privé deviendrait un scandale public », écrit Epstein. Qui sont les responsables? Au cours de l’interview, DSK ne nomme personne. Mais Epstein l’interroge : ces éléments troublants sont-ils liés? « Il y a plus dans tout cela que de la simple coïncidence », répond DSK.
Le Parisien

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