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basilique
De saint Denis portant sa tête à Napoléon qui voulait y être inhumé aux côtés des rois, le monument phare du 93 revit dans un magnifique livre.
« Ce n’est pas facile de s’attaquer à un tel monument. Il y a tellement de choses à dire qu’on n’est jamais vraiment content » confie Philippe Plagnieux. (…)
Quand on suit l’historien dans la basilique, il est évident qu’il connaît son sujet. Devant le tombeau de Dagobert, le premier roi inhumé ici, Philippe Plagnieux raconte comment « il est devenu essentiel que les rois soient enterrés à Saint-Denis. Ce n’est que près du saint qu’ils pouvaient être complètement protégés après leur mort ». Face au gisant en pierre de Charles V, il explique pourquoi le monarque a été le premier à commander sa sépulture avant son décès. « Son pouvoir était contesté par les Anglais. S’inscrire dans ce lieu symbole de la royauté et de la chrétienté a été pour lui l’occasion de légitimer son pouvoir. »
Destiné à accueillir les rois de France, il est devenu évident que le monument devait prendre de l’ampleur. L’abbé Suger l’a vite compris, et c’est à lui que l’on doit, au XIIe siècle, la transformation de la simple église romane en grande cathédrale gothique, la première de France. Suger aurait voulu raser pour reconstruire. Il n’a eu le droit que d’agrandir le bâtiment qui existait déjà. « Les travaux qu’il a faits sur la nef sont considérables, mais ils étaient surtout nécessaires, poursuit Philippe Plagnieux. Les fidèles étaient de plus en plus nombreux, il fallait pouvoir les accueillir. »
Mais Suger n’a pas été le seul à apporter des changements à la basilique, loin de là. Ainsi Napoléon fit construire la sacristie, réservée aux membres du clergé. « Il cherchait à s’inscrire dans l’histoire de ce lieu sacré. Il prévoyait même de s’y faire enterrer » ajoute l’auteur avec un sourire.
En haut d’un étroit escalier en colimaçon, on découvre un lieu méconnu et pourtant capital. Eclairés par des puits de lumière, les combles sont le domaine des pigeons qui ne mesurent sans doute pas le prestige de leur demeure. Philippe Plagnieux attire l’attention sur les imposantes charpentes métalliques, symboles de la révolution industrielle du XIXe siècle, qui maintiennent le toit du monument. « Chaque époque a apporté des transformations avec ses propres techniques », explique-t-il.
Le Parisien

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