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Le président mauritanien a-t-il soutenu, armé, financé les rebelles de l’Azawad au Mali ? Certains le pensent en Mauritanie, comme l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolisionniste, l’IRA, une organisation qui lutte contre l’esclavage.
Soutenue par Amnesty International et d’autres ONG de droits de l’Homme, IRA Mauritanie a construit une lecture de la sous-région qui pose des questions.

Au cœur de cette lecture, la problématique de la race, ou, si l’on préfère, de la couleur de peau. La vieille querelle des Arabes et des Noirs. Les marchands d’esclaves et les esclaves.

Les empires du Ghana, du Mandé, songhai, dominant les touaregs nomades. Un rapport de domination caricatural, dans un sens et puis dans l’autre, traversé par les statuts économiques, de marchands, d’éleveurs nomades ou sédentaires. Des histoires de chefs et de soldats. Une dualité sur le continent africain et dans la diaspora, sans doute ridicule, mais toujours d’actualité, au moins dans une portion de l’imaginaire collectif. (…)

Si une lecture de la couleur dans certains conflits africains est forcément dangereuse, elle ne doit pas non plus être un tabou. Car certains l’ont, on ne peut le nier.

Et tant que les frustrations liées à la couleur de la peau ne pourront être dites officiellement, elles resteront tapies dans les esprits, prêtes à générer tout un tas de clichés mortels. L’Afrique est un grand continent, au sein duquel on considère souvent le Maghreb comme une exception. L’unité africaine a-t-elle un sens dans ce cas ?

Peut-elle se construire si les Noirs et les “Arabes” ne se regardent pas dans le blanc des yeux pour confronter leurs “modes de vie incompatibles”?

L’un des plus grands chantres de l’Union Africaine, c’est en tous les cas ce qu’on en dit au Sénégal, fut quand même le Libyen Mouamar Khadafi.
Médiapart

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