La crise engendrée par Bernard Thibault pour imposer sa candidate contrarie la stratégie de réformes du PS.
L’attaque est venue en fin de semaine dernière de Xavier Bertrand, en représailles à l’appel à voter contre Nicolas Sarkozy et à faire du 1er Mai un rendez-vous très politique, avec l’appui du Front de gauche.
«La CGT ferait mieux de balayer devant sa porte, a fustigé le ministre du Travail. Bernard Thibault devrait s’occuper de sa succession plutôt que de l’élection présidentielle.»
Jamais la désignation du futur patron de la CGT n’aura provoqué autant de remous. Guerre des chefs, modification des règles, fronde à tous les étages… Le remplacement en mars 2013 de Bernard Thibault tourne à la lutte fratricide.
Et inquiète fortement l’entourage de François Hollande, y compris certains prétendants sérieux à Matignon qui comptent – si leur candidat est élu dimanche – sur le soutien de la CGT pour accompagner les futures réformes.
«Il se dit de plus en plus que ce sera compliqué tant la crise est profonde», avoue un proche du candidat socialiste. «Il n’est pas certain que la CGT puisse se rassembler, confirme un expert. La guerre de succession laissera des traces pour longtemps.»
Persuadé très tôt par ses proches de ne pas rempiler pour un 5e mandat, Bernard Thibault a ouvert en décembre 2011 la course à sa succession en lançant une vaste consultation au sein de l’organisation. Convaincu qu’une femme doit lui succéder, il a poussé la candidature de deux proches, Nadine Prigent (54 ans, patronne de la fédération de la santé) et Agnès Naton (50 ans, retraitée de France Télécom et dirigeante de l’organe de propagande maison).
En vain. Un troisième larron est sorti du chapeau, à une majorité écrasante: Éric Aubin (50 ans, patron de la fédération de la construction et «M. Retraites» de la centrale). (…)
Le Figaro