La droite au pouvoir a rompu les amarres républicaines et s’en va très loin du port, dans les eaux troubles de l’extrême-droite. Ces derniers jours Nicolas Sarkozy s’est rapproché encore plus de l’extrême-droite, en affirmant le 24 avril, à Longjumeau, que Marine Le Pen est « compatible avec la République ».
La stigmatisation des immigrés était déjà devenue le thème central de la campagne du président-candidat : le débat télévisé d’hier soir 2 mai est venu enfoncer le clou en brandissant l’épouvantail d’un vote forcément « communautaire » – sur fond de ‘hallal’ et de ‘centres de rétention’ – pour refuser le droit de vote aux élections locales aux ressortissants non européens vivant en France, comme y sont favorables près de 6 français sir 10 (sondage Harris Interactive réalisé pour La lettre de la citoyenneté en novembre 2011).
Quant à lui, Gérard Longuet, jadis co-fondateur mouvement Occident et auteur de son premier programme économique, maintenant l’un des principaux ministre de Nicolas Sarkozy, a pu déclarer au journal d’extrême-droite Minute que Marine le Pen était un interlocuteur avec qui on peut parler des « sujets difficiles ». Ce retour dans le marigot de ses premières amours politiques n’étonne pas, il déclarait il y a quelques temps que Malek Boutih ne faisait pas partie du « corps traditionnel français ».
Le désaveu de certains dignitaires de l’UMP ne doit pas faire illusion, il s’agit seulement d’un partage des tâches dans la stratégie présidentielle, afin de ratisser de l’extrême-droite jusqu’au centre de l’échiquier politique. Pour le MRAP, Nicolas Sarkozy et ses proches procèdent à un blanchiment des idées brunes Marine Le Pen, qui dansait hier encore avec les néo-nazis autrichien.
A l’issue du scrutin du 6 mai il serait inconcevable que cette droite extrême, dont Nicolas Sarkozy est le candidat, soit encore en charge des destinées de la France. Le MRAP appelle a voter contre Nicolas Sarkozy.
Paris, le 3 mai 2012.
MRAP