« La Grèce, c’est pas l’Europe », dit un clandestin qui y vivote le temps de pouvoir rejoindre l’Italie. Rencontres, avant de prendre notre ferry « de touristes ».
[…] Dans le lot, un petit gars vient nous voir. Un bavard.
« Ça me fait plaisir de parler français avec des Français ! Allez-y, posez moi des questions ! Pas de soucis ! »
Il explique : un vol Alger-Istanbul (le visa turc pour les Algériens est facile à obtenir), après deux jours en Turquie, ils passent, par bateau, en Grèce pour 500 euros par personne (un passeur se charge de la traversée).
Ça fait six mois qu’il est en Grèce, quelques mois à Athènes pour se faire un peu d’argent et depuis un mois il est à Corfou : cueillette d’orange à 20 euros les dix heures de travail, squats, les poubelles (surtout celles des supermarchés), la générosité de certains Grecs, la débrouille …
Il nous dit que les clandestins se rendent vite à Corfou : sur le continent, il y a la police et la mafia. En particulier la mafia albanaise « dans les montagnes, s’ils t’attrapent, ils te dépouillent, ils peuvent te tuer… » […]
Rue89