Les dissensions au sein de l’UMP sont palpables, alors que les principaux responsables appellent à la mobilisation pour les législatives.
(…) Certains n’ont pas attendu l’heure légale pour dégainer.
Des cadres de droite ont commenté la défaite de Nicolas Sarkozy avant 20h dimanche en fin d’après-midi. Selon David-Xavier Weiss, secrétaire national de l’UMP, la stratégie mise en place par Patrick Buisson, conseiller controversé de Nicolas Sarkozy, est « un échec total ».
Le responsable média et presse de l’UMP a envoyé un communiqué à 19h40 qui affirme: »Le centre de gravité de l’UMP sera recentré, les stratégies plus que droitières animées notamment par Patrick Buisson se sont avérées un échec total. » Il enfonce même le clou :
»C’est surtout à M. Buisson que nous devons la défaite de la droite par le refus de toute ouverture voire de tout débat sur les sujets de société comme le mariage gay, le droit de vote des étrangers aux élections locales ou encore l’euthanasie ». (…)
L’ancien porte-parole de l’UMP, et proche de Jean-Louis Borloo a été assez critique avec la stratégie de l’entre-deux tours de Nicolas Sarkozy qui a fait un virage à droite. Tenant d’une droite sociale, Paillé qui a quitté l’UMP en 2011 a lancé les hostilités. C’est la ligne du parti telle qu’elle se dessinera dans les mois qui viennent qui est ici en jeu.
Christian Estrosi, le ministre de l’industrie avait lui la tête déjà à l’après. Dans une interview à l’AFP il a évoqué l’avenir de l’UMP :
« Personne ne doit remettre en cause la légitimité de Jean-François Copé » à la tête du parti.
« Je serai un des plus combatifs pour dénoncer toute attitude qui tendrait à diviser notre famille politique. Il y a une légitimité en place, celle de Jean-François Copé. »
Les différentes sensibilités de l’UMP vont devoir cohabiter dans l’attente des législatives.
Jean-François Copé lui-même avait déjà évoqué dans la semaine la création de courants au sein de la formation politique : « En application des statuts de l’UMP, je proposerai à mes amis après le 6 mai de permettre aux différentes sensibilités de pouvoir s’exprimer plus fortement en créant des mouvements au sein de l’UMP. » L’affrontement au sein de la droite risque d’être à couteaux tirés.
Le nouvel Observateur