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C’est officiel : le pays est en récession. Jadis branchée et généreuse, sa capitale, Londres, qui élit son maire ce 3 mai, est devenue inégalitaire et cynique, note La Repubblica. Malgré un nombre record de milliardaires, les années prospères de l’ère Tony Blair semblent bien lointaines.

Les riches d’Angleterre n’ont jamais été aussi riches : ceux qui figurent au classement annuel du Sunday Times représentent une fortune globale de 414 milliards de livres [environ 509 milliards d’euros], encore davantage que le record précédent, qui remonte à 2008. Mais la dépression la plus longue de ce siècle a tiré tous les autres vers le bas.

L’Homme qui, l’autre jour, s’est barricadé à Tottenham Court road chez un revendeur de véhicules utilitaires en menaçant de se faire exploser parce qu’il n’avait “plus rien à perdre”, n’était pas seulement un fou, c’était aussi un chômeur. Son geste a été perçu comme le baromètre d’un désespoir qui s’amplifie.

Ce n’est pas tout à fait une coïncidence si ces faits ont eu lieu au lendemain de l’annonce de la récession qui frappe à nouveau le Royaume-Uni. Le “double dip” si redouté – deux récessions d’affilé  – est bel et bien là. Ce n’était pas arrivé depuis 1975. Du coup, en cette année 2012, celle du Jubilé de diamant de la reine et des Jeux olympiques (en juillet et août prochains), la capitale paraît blessée, en proie au doute et à la peur, alors que réapparaît le spectre du “grand mécontentement” des années 1970.

Pendant les années de Tony Blair et de sa “Cool Britannia” la Bourse grimpait gaillardement, la valeur des maisons augmentait et tous s’enrichissaient. Du moins en apparence. Aujourd’hui, le secteur financier, qui représente 29% du PIB britannique, est celui qui a le plus chuté au cours des deux derniers trimestres. Les banques n’embauchent pas, le secteur des services vit au ralenti, le bâtiment stagne.

presseurop

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