Le dépouillement avait à peine commencé que l’on a entendu une première fois : “Un nul !” Puis une autre. Et encore une. Des enveloppes vides. Ou remplies avec deux bulletins, au nom de chacun des candidats. Ou à celui de Marine Le Pen.
Et ainsi trente-sept fois sur cinq cents enveloppes déposées dans l’urne. Dans ce bureau de vote d’Avallon, où les volontaires du dépouillement sont souvent les mêmes à chaque élection, on assure n’en avoir jamais vu autant.
Les présidents de bureau qui, à chaque fois, doivent récupérer l’enveloppe et le ou les bulletins nuls, les contrôler, les enregistrer, puis les épingler à un bordereau après avoir apposé leur signature, confirment. “D’ordinaire, on ne dépasse pas la dizaine”, souligne André Mary. […]
Pour les maires de ces villages, qui connaissent bien leur population, il n’y a aucun doute. Ces votes de protestation émanent très majoritairement des électeurs qui, au premier tour, avaient glissé un bulletin Marine Le Pen. Un électorat devenu très hostile à Nicolas Sarkozy et qui l’est resté jusqu’au 6 mai. Dans une enveloppe, avec le bulletin au nom du président sortant, un électeur avait rendu sa carte.
LeMonde.fr
(merci à Fiefiemas)