Pour François Hollande s’ouvre une période de deux mois qui sera vraisemblablement examinée à la loupe par l’ensemble des Français, qu’ils aient ou non voté pour lui. Ses premières mesures, s’il les met en œuvre, auront un impact rapide sur la vie quotidienne des Français, et sur l’économie du pays. (…)
D’autre part, François Hollande ne peut précisément ignorer sa propre histoire. Il appartient à cette faction du Parti Socialiste qui a porté il y a trente ans le discours d’une modernité de gauche, attachée à la libéralisation et à la compétitivité économique. Comment se détacher aujourd’hui d’une histoire qu’on a patiemment construite?
Comment ferrailler de façon crédible contre les certitudes que l’on assénait au début de l’aventure qui a permis la naissance de l’euro?
Il suffit de relire les discours du François Hollande secrétaire du PS à propos de l’Europe et des délocalisations pour comprendre que gouverner en 2012 signifie largement démentir les mots prononcés jusqu’en 2008 (…)
La période courte dans laquelle nous entrons suit un quinquennat de déceptions et il est vraisemblable que les Français ne se laisseront pas impunément décevoir à nouveau.
J’en veux pour preuve l’agacement immédiatement manifesté, notamment sur Twitter, par les supporters du nouveau Président face à la médiatisation de son fils. Ce qui a conduit au rejet de Sarkozy – la peoplisation, le népotisme, le favoritisme – sera surveillé à la loupe dans les mois qui viennent. D’autant plus que les promesses de «retour à la normalité» ont été répétées.
En un mot, la France est sur une pente glissante, et elle en prend conscience.
Car l’ultime alternative à un système qui ne convient pas s’appelle le Front National.
À méditer longuement.
Atlantico