Les policiers bordelais ont entamé une grève du zèle. Sans banderole ni slogan, indépendamment des syndicats, ils mènent une action discrète diversement suivie. Le mouvement n’est ni organisé ni général. « C’est personnel à chaque fonctionnaire » souligne un gardien de la paix. Difficile de les compter. Concrètement, cette action ne signifie évidemment pas que les délinquants ont carte blanche en ville. Les appels au secours sont entendus, les atteintes aux personnes constatées, les enquêtes assurées, les citoyens protégés au mieux…
La grève du zèle prend d’autres formes, plus sournoises. Par exemple, le suivi scrupuleux des notes de service sur l’état des véhicules administratifs qui peut retarder ou empêcher des départs sur des interventions ; l’application des consignes sur l’usage du deux-tons ou du gyrophare ; le respect à la lettre du Code de la route, comme un jour d’examen du permis de conduire. Désormais c’est 50 km/h en ville, même en pleine course-poursuite !
Bref, les policiers qui font la grève du zèle ne relèvent que les infractions les plus graves, préférant détourner leur regard des autres. « N’intervenir que sur appel ou si un flagrant délit a lieu dans le périmètre visuel de l’équipage », résume sur un blog un mode d’emploi intitulé « la grève du zèle pour les nuls ». Pas d’initiative particulière, pas de contravention, pas de contrôles…
Sud Ouest
(Merci à Antibarbare)