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Alors que le ministère de l’Education vient d’émettre une circulaire sur l’enseignement de l’orthographe, une journaliste suisse en appelle à Hollande, lui demandant de procéder d’urgence à une simplification.
Permettez-moi d’abord de vous souhaiter un quinquennat semé de pétales de rose. Le sujet qui m’occupe figure au 542e rang de vos préoccupations. Pourtant, je veux vous suggérer le moyen le plus économique d’entrer dans l’histoire tout en améliorant durablement la vie de vos concitoyens. Cela vaut quelques secondes d’attention.
Il s’agit d’orthographe. Trois jours avant le second tour de l’élection présidentielle (oui, c’est ridicule, mais passons), le ministère de l’Education nationale français divulguait un rapport inédit sur la question. Il documentait une vertigineuse perte de compétence des élèves. Grosso modo, ces derniers ont régressé de deux niveaux en vingt ans et traînent un “boulet orthographique” souvent destiné à rester un handicap à vie. (…)
Une dictée quotidienne, génial, il faut au moins ça, tout le monde est pour. Mais problème : que va-t-on lui sacrifier? Le sport, la musique, toutes ces choses bêtement (ré)créatives ? Les langues étrangères, ce qui ferait sûrement plaisir à Marine Le Pen ? Ou peut-être faut-il allonger la journée d’école, raccourcir les vacances ? Hélas, sur les choix à faire, les experts n’ont plus rien à dire. Il faut seulement faire plus dans le même temps.
Vous me voyez venir, cher François Hollande. La seule manière courageuse d’empoigner le problème est de répondre à cette question : y a-t-il oui ou non, des choses plus importantes à transmettre que l’orthographe ? Si oui, l’esprit de justice commande que cette dernière ne puisse plus servir d’instrument de ségrégation sociale.
Libérez l’orthographe, Monsieur Hollande ! La graphie française est, au monde, l’une des plus difficiles et des plus chronophages pour l’école. Elle est, comme un vieux château, pleine de charmes, certes, mais elle coûte les yeux de la tête à l’entretien. Face à la postérité, je peux vous garantir que vous ferez un carton. Vous, président de la République, on vous retrouvera, comme Charlemagne, dans les chansons !
Courrier international

(Merci à Amarys)

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