Parce qu’elle est décidée « à ne pas laisser passer ça », Tatiana, métisse et noire de peau, veut témoigner : « Jeudi vers 17 h 20, je venais de récupérer mon fils à la garderie. J’étais garée juste à côté de l’école maternelle des Playes. Je faisais ma manœuvre pour sortir, je regarde et je vois un minibus arriver. Comme il était assez loin, je pensais que j’avais le temps, mais il a accéléré. Je m’arrête pour le laisser passer, il klaxonne et je lui dis par la fenêtre : “Vous auriez pu me laisser passer quand même ! ” » C’est là que la situation semble avoir dérapé…
«Le bus s’est arrêté quelques mètres plus loin et le chauffeur est venu me voir. Il m’a dit “je t’emmerde”. Je lui ai dit : “Je suis désolée mais, moi, je ne vous ai pas manqué de respect”… Après, j’ai regretté ce « désolé »… Il m’a craché au visage et a dit : “J’en ai marre des connards et des connasses comme vous”. Il a commencé à me gifler et à me donner des coups de poing au visage ! Je me suis débattue et je crois que j’ai réussi à lui mettre une gifle. Heureusement, un monsieur assez âgé est arrivé et lui a demandé d’arrêter de me frapper. J’ai entendu le chauffeur lui répondre que c’est moi qui l’avais frappé et qu’il ne faisait que se défendre… alors que j’étais assise dans ma voiture avec la ceinture bouclée ! J’en ai profité pour prendre mon fils et j’ai couru à la pharmacie. Je pleurais… Les personnes à l’intérieur ont été très gentilles. Elles m’ont conseillé d’appeler la police, ce que j’ai fait. On m’a répondu d’aller d’abord aux urgences. » En repartant de la pharmacie, elle a rencontré son « sauveur » : « Je lui ai demandé s’il voulait bien venir témoigner avec moi mais il a dit : “Je n’ai rien vu, je suis juste venu vous aider.” »
Le certificat médical fait état d’une patiente « horrifiée » de « douleur aux cervicales, de contractures de certains muscles et d’œdème sans hématome ». La jeune femme, , a ensuite été déposée plainte au commissariat de La Seyne contre le chauffeur pour « insultes et violences volontaires ».
Tatiana envisage d’écrire au procureur de la République et à SOS Racisme. « Je me suis fait cracher dessus, insulter et frapper sous les yeux de mon fils !»
