Les héritières des «pionnières» de l’immigration, ces «oubliées» de l’histoire, lancent un appel initié par Yamina Benguigui et signé par des personnalités du monde du cinéma, de la culture et de la politique.
Ces mères et ces femmes sont le pivot essentiel de l’équilibre républicain de la société.
Les premières sont arrivées au moment du rapatriement des harkis, qui avaient combattu pour la France, à la fin de la guerre d’Algérie en 1962.[…]
Les deuxièmes sont arrivées en 1974, lorsque suite au premier choc pétrolier, le gouvernement Chirac à la demande du patronat, décide de fixer sur place les travailleurs maghrébins, recrutés seuls dans les années 50, en les obligeant à faire venir massivement leur famille sur le sol français : ce sera le regroupement familial organisé pour des raisons strictement économiques. […]
A leur arrivée, leur premier geste sera de ranger dans la valise le « foulard » qui leur couvrait la tête. En cela, elles avaient assimilé la République et la laïcité, et garderont leur foi à l’intérieur de leurs foyers. […]
L’instauration d’une république islamique en Iran, en 1979, jette alors sur le monde et la composante française issue de l’immigration, un voile de méfiance et de suspicion de la société à l’égard de ces Maghrébins de France en se demandant : «Comment ce musulman est-il rentré chez nous ?», en oubliant que sa présence fait partie intégrante de l’histoire de la France. […]
Certaines mamans auront la fierté de voir leurs enfants devenir diplômés. Mais, à compétences égales, leur taux de chômage est trois fois supérieur à la moyenne nationale. A la relégation sociale des familles va lentement se substituer la relégation raciale des enfants. […]
C’est pour cela, qu’au nom de toutes ces femmes, nous souhaitons «Mahaba Bikoum», Bienvenue au Président du changement.
Sigantaires : Yamina Benguigui, Isabelle Adjani, Rachida Brakni, Bertrand Blier, Catherine Frot, Elsa Zylberstein, Firmine Richard, Biyouna, Saida Jawad, Farida Rahoudj Djura.
Respect Mag