Après son premier album Da wou wô, Féenose, qui réside en Allemagne, revient sur la scène musicale avec un nouvel opus intitulé Albinos. (…)
Afrik.com : Pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez dédié votre nouvel album aux albinos ?
Féenose : Les difficultés que vivent les albinos m’ont toujours touché depuis mon enfance.
J’ai pu voir comment les albinos étaient mis à l’écart dans la société.
Je me suis demandée pourquoi on ne pouvait pas s’entendre avec les albinos ? Durant mon adolescence, j’ai rencontré une albinos qui est devenue une très bonne amie. Pour moi, il était important de parler des difficultés qu’ils vivent pour réveiller les consciences d’autant plus que j’ai les moyens de transmettre des messages à travers mes chansons. J’ai été outrée ! Indignée par le meurtre de Chantal, jeune albinos de quinze ans, assassinée et démembrée le 6 mai au Burundi. (…)
Afrik.com : Vous vivez en Allemagne depuis de nombreuses années. Pouvez-vous nous dire quel regard les Allemands portent sur les immigrés africains ? Ont-ils des difficultés à s’intégrer ?
Féenose : Cela fait six ans et demie que je suis en Allemagne, depuis novembre 2005 exactement. Et je n’ai pas de problème ici. Les Allemands sont très accessibles quand vous faites l’effort de vous intégrer et d’apprendre la langue. Ils sont très curieux et ouverts pour apprendre des autres. Au départ, ils peuvent sembler froids. Mais une fois qu’ils gagnent votre confiance, tout s’arrange. Ils accordent difficilement leur confiance, mais une fois qu’ils vous la donnent, c’est pour toujours. J’ai constaté d’ailleurs paradoxalement que ce sont parfois les étrangers qui posent problème.
Il y en a qui sont là depuis vingt ans mais ne peuvent même pas dire une phrase en allemand. Certains travaillent au noir, d’autres ne respectent pas les lois.
J’ai été victime une fois d’actes de racisme de la part de Turcs.
A part cela, je n’ai jamais été contrôlée dans le pays. La seule fois que des policiers se sont approchés de moi, c’était dans le bus pour me demander si le soulard qui était près de moi ne m’enquiquinait pas. (…)
Afrik.com