C’est la question centrale à laquelle vont devoir répondre les jurés, alors que les rapports médico-légaux confirment qu’il y a eu bagarre entre le patrouilleur George Zimmerman, et l’adolescent Trayvon Martin, qu’il a tué d’une balle dans le cœur.
Et si George Zimmerman était vraiment la victime?(…)
Mercredi, un rapport dévoilé par le procureur spécial de Floride, Angela Corey, semble pencher vers la thèse de l’accusé: un document de 183 pages confirme en effet que George Zimmerman avait une fracture du nez, un double œil au beurre noir, ainsi que des contusions aux joues et aux lèvres à son arrivée au commissariat -une photo prise sur les lieux du crime par le premier agent à être arrivé sur place ne laisse d’ailleurs pas de place au doute. Des images diffusées aux médias par le bureau du procureur le 17 mai montraient également le suspect avec des plaies sur l’arrière du crâne.
Paris Match
Qui est George Zimmerman ?
(…) Qui est George Zimmerman, qui, le 26 février, a tiré une balle mortelle sur le lycéen Trayvon Martin dans une allée piétonne d’un très paisible lotissement clos de Sanford, en Floride ? Le vigile autoproclamé obsédé par l’ordre et la sécurité, pour qui un jeune Noir portant un sweat-shirt à capuche ne pouvait être qu’un cambrioleur ? Ou l’employé modèle, toujours prêt à aider son prochain et vacciné contre le racisme par ses origines mêlées ?
Pour défendre George Zimmerman, son père a encore argué qu’il ne pouvait être raciste puisqu’il appartenait lui-même à une minorité.
George est membre de « la minorité hispanophone. Il serait le dernier à se comporter de façon discriminatoire de toutes façons ».
Certains Noirs, au contraire, préfèrent voir simplement en Zimmerman « un Blanc » pour conforter la thèse d’un crime raciste.
Aux Etats-Unis, la définition des identités est tellement liée aux idées d’ « ethnie » et de « race », qu’un vaste débat s’est ouvert sur l’ « identité » du meurtrier.
George Zimmerman est-il « blanc », « latino », « hispanique » ? La question agite sans fin les médias et la société,
reflétant la difficulté de cette dernière à s’accommoder des métissages, des identités qui déjouent ses propres clichés. (…)
Le Monde
Une nouvelle vidéo affaiblit la défense de Trayvon Martin
La diffusion, ardemment relayée sur internet, avait réjoui les défenseurs du lycéen tué. Elle contredisait la version des faits de l’auteur du coup de feu mortel, selon laquelle il avait été attaqué par le jeune homme dont il trouvait la présence suspecte. Selon un rapport de police rendu public par le quotidien The Orlando Sentinel, George Zimmerman a déclaré que Trayvon Martin l’avait agressé par derrière, lui avait asséné des coups de poing sur le nez et lui avait frappé la tête sur le trottoir.
La vidéo, enregistrée peu après, contredisait cette version des faits sur la base de laquelle les policiers, alléguant de la très extensive loi de Floride sur la légitime défense, avait remis en liberté le tireur. La vidéo prouvait que Zimmerman, surveillant autoproclamé de son lotissement obsédé par les cambriolages, avait menti.
En apparence. Car ABC news a rendu publique, lundi 2 avril une nouvelle version « améliorée » de la même vidéo.
Elle montre la même scène, le même homme, mais portant une blessure à l’arrière du crane. La chaîne a eu recours à la société Forensic Protection, spécialisée dans les expertises judiciaires, qui dit avoir amélioré numériquement la netteté de la vidéo. Est alors apparue « une entaille ou une marque » au sommet antérieur du crane de George Zimmerman. Même « améliorée » numériquement, la vidéo ne montre en revanche « aucune blessure au nez ni aucune trace de sang sur sa chemise », croit bon de préciser ABC news. La version selon laquelle le lycéen aurait fait usage de la violence semblerait confortée. Pourtant, selon le responsable des pompes funèbres qui ont pris en charge le corps de Trayvon Martin, ce dernier ne portait sur les mains aucune trace de coupure ou d’ecchymose qui aurait pu suggérer qu’il avait été engagé dans une bagarre.
Le Monde
Addendum 29 mars 2012 : Des capuches en solidarité avec Trayvon Martin
Le meurtre en février d’un jeune noir portant un pull à capuche, abattu par un blanc qui le trouvait suspect, continue de susciter l’indignation aux États-Unis. A l’église, au Sénat et dans la rue, des milliers d’Américains sortent avec leur capuche pour dénoncer les préjugés racistes.
Des sénateurs démocrates ont également arboré une capuche lors de la session parlementaire du 26 mars :
Le représentant Noir de l’Illinois Bobby Rush a porté le 28 mars un vêtement à capuche à la Chambre des représentants :
Le Figaro
NDLR : Rien à voir avec l’entrée du président des États-Unis.
Le 26 février dernier, un jeune noir de 17 ans, Trayvon Martin, sort d’une épicerie et rentre chez lui en traversant un parc quand il est repéré par George Zimmermann, 28 ans, un Hispanique qui patrouille dans le quartier pour dissuader les cambrioleurs. Quand il repère Trayvon Martin, il appelle la police qui lui intime l’ordre de rester dans sa voiture mais lorsque les policiers arrivent, Trayvon Martin est mort d’une balle dans la poitrine.
George Zimmermann affirme avoir agi en légitime défense, mais quand Trayvon Martin a été abattu, il était au téléphone avec sa petite amie et la conversation qu’il a eue avec elle dément totalement la version de George Zimmerman.
RFI
Depuis vendredi, la mort de Trayvon Martin fait scandale aux États-Unis, où ses parents et leurs supporteurs crient à l’injustice et au racisme. Ce jour-là, la police de Sanford a diffusé les appels 911 effectués par Zimmerman le soir du drame, qui s’est produit le 28 février. Ces appels semblent contredire la version des faits du tireur et mettent en cause la décision de la police de ne pas l’arrêter.
«Nous avons eu des vols par effraction dans le quartier, et il y a un type très suspect», dit Zimmerman dans un des appels 911 tout en suivant Martin dans son 4×4. «Ce type semble faire des trucs louches ou être sous l’effet de drogues ou quelque chose. Il pleut et il marche dans la rue, en regardant autour de lui.»
Plus tard au cours du même appel, Zimmerman dit que Martin s’est mis à courir. Son interlocuteur lui dit ne pas poursuivre l’adolescent. «Un agent est en route», précise-t-il.
Quelques minutes plus tard, après ce que des témoins eurent décrit comme étant une courte lutte au cours de laquelle des appels à l’aide ont été entendus, Zimmerman a tué Martin.
Avant la diffusion des appels 911, le père de Zimmerman a envoyé un texte au Orlando Sentinel niant que son fils avait poursuivi et confronté Martin.
Il a également affirmé que le comportement de son fils n’avait rien à voir avec le racisme. Il a fait valoir que ce dernier est d’origine hispanique et qu’il compte plusieurs amis noirs.
La Presse.ca
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