(…) Estimant que «la politique d’immigration de François Hollande était meilleure que celle de Claude Guéant», Minc juge néanmoins qu’«une victoire de M. Sarkozy aurait été meilleure pour l’économie française, mais [qu’]elle aurait suscité une immense aigreur à gauche».
Gêné par la stratégie «buissonnière» adoptée par le président sortant, le visiteur du soir soutient que c’est le discours qu’attendait la société:
«Quand, au mois de janvier, M. Sarkozy fait la campagne que j’aime —sur le rattrapage de l’Allemagne, la compétitivité, la TVA sociale—, il ne gagne pas 1 point. Quand il fait la campagne “buissonnière”, il en gagne 5 à 6. Cela me désole, mais cela en dit long sur la France. Le diagnostic de M. Buisson n’est pas complètement faux.»
Et la France n’est selon lui pas à gauche en dépit de la victoire du candidat du PS.
«Le faible écart avec M. Hollande montre que la France n’est pas de gauche. Celle-ci ne peut gagner que par effraction: Chirac a fait perdre Giscard en 1981; la dissolution a fait perdre la droite en 1997; aujourd’hui, la gauche a gagné du fait de la crise.»