Remise en cause du traitement, colère contre le refus du médecin d’établir un arrêt de travail, intrusion dans les cabinets médicaux, voire agressions physiques des praticiens… Depuis une dizaine d’années, le conseil de l’ordre des médecins des Hauts-de-Seine recense les incidents déclarés par les professionnels. Pour rassurer les praticiens, les conseiller et leur donner les moyens de se protéger, un protocole d’accord départemental est en cours de finalisation. Il sera signé avant l’été.
Si le nombre de ces agressions, une vingtaine, reste relativement stable dans le département, ces actes rendent la vie de certains médecins, et de leurs patients, difficile… « Un généraliste de Gennevilliers nous a écrit pour nous faire part d’intrusions répétées d’individus dans son cabinet, qui font peur aux patients », rapporte le docteur Jean-Claude Leclercq, président du conseil départemental de l’ordre des médecins.
Le 28 avril, c’est un groupement de médecins spécialistes de Gennevilliers qui a été pris pour cible. La voiture du kinésithérapeute, garée dans la cour, a été incendiée avec des poubelles enflammées… « Si ces actes se multiplient, les praticiens finiront par partir », s’alarme le docteur Leclercq, constatant que les installations de médecins dans des cabinets de ville se réduisent d’année en année.
Parmi les mesures préconisées sont listés des conseils pour éviter ou limiter la gravité des agressions, des moyens de prévention et de protection ainsi que des référents « sécurité professions de santé », les interlocuteurs privilégiés des médecins dans les commissariats.
Afin de faciliter les démarches et accompagner les victimes, certaines communes proposent une procédure de « préplainte en ligne », et d’aller la signer le lendemain au commissariat. Les médecins peuvent également demander à être domiciliés à leur adresse professionnelle. « Nous sommes remplis d’espérance, conclut le docteur Leclercq. Nous espérons notamment que ce protocole permettra d’accélérer le travail de la police. »
Le Parisien