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Dans les agendas saisis par les enquêteurs, il était désigné sous des noms de code plutôt transparents: “M. Nicolas”, “Nicolas S.”, “M. X”… Cet hôte de marque des Bettencourt, c’est Nicolas Sarkozy.
Ses discrètes visites au couple de milliardaires dans leur maison de Neuilly-sur-Seine, lors de la campagne présidentielle de 2007, sont au cœur de l’enquête du juge Jean-Michel Gentil. Le magistrat soupçonne ouvertement celui qui était encore ministre de l’intérieur de s’être rendu, à plusieurs reprises, au 18, rue Delabordère, pour obtenir de l’argent […] Dominique Gautier, chauffeur de 1994 à 2004 […] s’est remémoré, le 8 mars devant le juge:

“C’était au téléphone. Mlle Berger m’a dit que M. Sarkozy était venu pour un rendez-vous voir Monsieur et Madame très rapidement et que c’était pour demander des sous.”

[…] M. Bonnefoy [le majordome] s’est souvenu de ce “rendez-vous privé entre André Bettencourt et M. Sarkozy” […] “C’était une visite impromptue. (…) J’étais assez fier qu’il s’agisse de M.Sarkozy”, a ajouté le majordome, dont les enregistrements clandestins sont à l’origine de l’affaire.

Le domicile de Liliane Bettencourt, à Neuilly-sur-Seine

[…] Ancienne femme de chambre, Dominique Gaspard a, elle, assuré, le 14 novembre 2011, avoir “aperçu” sans doute “avant juillet 2007” M. Sarkozy “à son arrivée” rue Delabordère.
[…] Le juge semble par ailleurs donner du crédit à une annotation découverte dans le carnet de François-Marie Banier. Le dandy rapporte à la date du 26 avril 2007 – soit à une période évoquée par plusieurs témoins et divers agendas comme pouvant correspondre à une visite de M. Sarkozy, mais aussi jour où Mme Bettencourt se fit remettre 400000 euros – des propos tenus par la milliardaire:

“De Maistre m’a dit que Sarkozy m’avait encore demandé de l’argent, j’ai dit oui.”

Le Monde

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