(…) Riposte Laïque : Tu es issue d’une famille de gauche militante, tu es passée par Attac. Quel a été l’événement déclencheur pour que tu adhères au Front national ? Ce choix a-t-il eu des conséquences dans ton environnement amical ou familial ?
Valérie Laupies : J’ai été conditionnée par la gauche jusqu’à l’âge de 40 ans et puis le discours de Jean-Pierre Chevènement sur l’Education, le sens de la responsabilité et la souveraineté nationale, m’a séduite. En effet, mes conditions de vie à Tarascon m’empêchaient de continuer consciemment d’adhérer aux idées de gauche angéliques, moralisatrices. Mon mari a été mis au chômage par des patrons communistes totalement irrespectueux de la valeur humaine,
j’ai dû scolariser ma fille en ZEP n’ayant pas le choix et je sais qu’elle a souffert de se retrouver dans la minorité ethnique.
De plus, je travaillais dans une école très difficile où je m’épuisais et je désespérais, tellement les insultes et les bagarres envahissaient le quotidien ; n’étant pas directrice à l’époque, je subissais davantage qu’aujourd’hui cette situation. J’ai même été ostracisée dans cet établissement, par de jeunes collègues, car mon mari avait dénoncé le spectacle de fin d’année chanté en arabe.
Par conséquent, c’est bien la réalité qui a eu gain de cause sur mes concepts gauchisants et au final, c’est Alain Soral qui m’a mise sur la voie en 2007 en me suggérant de voter Front national. En effet, à cette époque je lui avais confié que j’étais déçue du MRC de Jean-Pierre Chevènement.
Comme je ne me satisfais pas d’être électrice mais que j’ai besoin de m’engager, les conséquences sur mes relations familiales et amicales ont été assez violentes.
En effet, les gauchistes ne sont ni tolérants ni démocrates (je le sais, je l’ai été !), aussi j’ai dû prendre beaucoup de distance avec ma famille.
Des amis se sont écartés de moi, pensant sans doute qu’on les considèrerait comme des « fachos » s’ils continuaient à me fréquenter. J’avoue que ces expériences-là m’ont affectée mais elles m’ont aussi permise de reconnaître que « tout ce qui ne tue pas, renforce ».
J’ai appris à agir et « être » en mon âme et conscience et non pas à me laisser enfermer par le regard des autres ; qu’est-ce que c’est libérateur ! (…)