Le débat sur le halal provisoirement digéré, les préjugés, fussent-ils alimentaires, et le racisme ordinaire ont toujours la vie dure. Karima et son mari Sami ne sont toujours pas revenus de leur passage nocturne au drive-in du restaurant Mc Donald’s de l’Union, le dimanche 14 mai peu avant minuit. Le couple se présente, alors, à la borne de commande pour demander deux sandwiches « filet o’fish ». La suite, c’est Karima qui la raconte. « L’employé n’a pas refermé son micro et on l’a clairement entendu dire, ils font chier ces Arabes ». Selon, la jeune femme, enceinte, la phrase est répétée une seconde fois. « On a cru qu’on hallucinait », souffle Karima.
Une première de ce genre
Le couple est très choqué quand il se présente au guichet de paiement, face à leur « délicat » interlocuteur, un étudiant, qui a visiblement la flemme de faire le sandwich en question. Il nous a dit « ne le prenez pas comme ça ». Mais Karima et Sami n’ont plus vraiment faim. « Les arabes ne veulent pas de vos filets », lancent-ils à l’employé avant de repartir.
Le lendemain, toujours troublée, Karima appelle le McDo. Un commercial lui propose alors une carte VIP et deux menus gratuits. Malgré la lettre d’excuse que la direction du restaurant a adressée au couple, Karima trouve la manière un peu courte et a décidé de porter plainte. « Je comprends qu’ils aient été blessés, regrette Michel Réglat, patron de nombreux McDo à Toulouse. C’est d’autant plus malheureux que notre entreprise est multiraciale et n’a jamais connu de problèmes de ce genre ». Pour lui, ce dérapage tient plus de la maladresse que du racisme. L’employé a été sermonné et a reçu un avertissement. « ça lui servira de leçon », assure Michel Réglat.
La Dépêche
(merci à Lilib)