Le dealer, un jeune Salonais, était prêt à tout pour échapper aux policiers
“Quand vous avez la police à vos trousses, et que vous avez un peu des trucs à vous reprocher, c’est humain d’essayer de se débattre, non ?” Voilà pour le contexte, et la démonstration.
À la barre du tribunal correctionnel d’Aix, Rachid Benmohammed, 24 ans, est poursuivi pour rébellion, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et cession de produits stupéfiants.
Le 2 novembre 2011, il se trouvait devant le bâtiment de la Renaissance, à Salon-de-Provence lorsqu’un équipage de policiers, en patrouille, passe devant l’immeuble. Les agents repèrent le jeune homme, qui semble se livrer à un commerce discret. Ce qu’il ne conteste d’ailleurs pas à la barre
“C’était la première fois que je vendais du shit !” D’autant que malgré ses tentatives pour échapper à l’interpellation, les policiers trouvent sur Benmohammed 27 grammes de résine de cannabis et la somme de 835 euros en espèces.
“La drogue, je reconnais, c’est bon…” Ce sur quoi le prévenu va plutôt tenter d’ergoter, c’est la résistance qu’il a opposée aux policiers, et les violences.
Les deux policiers salonais sont là aussi : “Quand nous essayons de le ceinturer il se projette en arrière et deux amis tentent de nous empêcher de le neutraliser”. La présidente ajoute : “Et l’un d’eux s’efforce surtout de récupérer sa veste avec la résine de cannabis qui est à l’intérieur”. Leur avocate, Me Béatrice Manoukian, tonne contre l’attitude du prévenu : “On vous parle de deux policiers ‘énervés’. Moi je vais vous parler de deux policiers qui font leur travail mais aujourd’hui, c’est perçu comme de la provocation, d’aller faire son travail dans certains endroits. Tous deux ont été blessés, l’un de ces agents a eu 3 jours d’ITT et 15 jours de soins”. Elle demande des dommages et intérêts.
Condamné déjà à deux reprises, pour des faits de vols avec violence, puis d’escroquerie, le prévenu assure être en formation, “chez mon oncle. Normalement c’est pas payé mais comme c’est en famille, bon…” La présidente interprète les propos de Benmohammed : “Oui, vous travaillez au noir, en fait.”
Revenant sur les faits, le procureur Pronier estime inadmissible le comportement du prévenu : “À force de banaliser ces réactions face à la police, elles vont se multiplier. On se permet de vendre des stups, de résister à la police et de porter des coups !” Il requiert un an de prison, ce qui fait vivement réagir le prévenu.
La Provence