L’extrême gauche en dévalorisant les institutions démocratiques fait objectivement le jeu de l’extrême droite. En période de crise, des portions plus ou moins importantes des classes moyennes et supérieures, généralement des jeunes, on la nette impression que leur avenir est bloqué. Ces jeunes sont convaincus qu’ils ne pourront pas reproduire le seul mode de vie qu’ils connaissent soit celui de leur entourage.
Ils sont alors très stressés, car ils ne savent pas vivre avec moins. Ils vont alors être poussés à critiquer fortement les élites et le système en place qui selon eux est responsable de tous leurs malheurs présents et surtout à venir.
Pour le commun des mortels, qui ne lira jamais les classiques de la philosophie politique, la critique du système et des élites par les extrémistes qu’ils soient de droite ou de gauche c’est du pareil au même.
La différence entre les deux idéologies radicales se situe dans leur appréciation de la responsabilité des minorités dans l’origine de la crise.
Pour la gauche, seuls les riches sont à blâmer pour la droite les riches et les minorités particulièrement les étrangers sont coresponsables des problèmes.
La différence entre les deux mouvements extrémistes est d’autant plus tenue que suite à la chute du mur de Berlin pratiquement personne ne croit qu’il soit souhaitable de socialiser l’ensemble des moyens de production et d’en confier la gestion à une bureaucratie gouvernementale.
Une fois convaincu, par l’extrême gauche, que la classe politique et les institutions sont pourries le citoyen qui a peur de perdre ses avantages sociaux, constate qu’il est effectivement en compétition contre des étrangers, contre des plus pauvres et que cette compétition menace sont statut socio-économique. (…)
La Presse