«PAS de commentaires tant que l’enquête n’est pas bouclée. » Porte verrouillée, côté police. Mais grande ouverte, côté défense. Me Jessy Lefèvre a trouvé préoccupant l’état dans lequel se trouvait le Châlonnais. « Il présentait des marques de coups sur le visage, au niveau de son œil et de son arcade sourcilière gauches. D’abondantes traces de sang maculaient également sa chemise. » A en croire les policiers, expose-t-il, son client les aurait insultés. « Il était violent et en situation de rébellion, ce qui justifiait selon eux le recours à la force. Mais en aucun cas de façon si disproportionnée. »
Tout commence jeudi. Ahmed Mandi s’y trouve accompagné de son amie. « Une altercation éclate entre lui et deux autres individus », raconte Me Lefèvre. Le vigile intervient pour les séparer. Sujet à des crises d’épilepsie, précise l’avocat sparnacien, le Châlonnais de 41 ans n’y coupe pas. Appelés en renfort, les policiers l’interpellent malgré tout. Ils le placent en garde à vue. « Avant ou après, lui tapent dessus. » L’avocat n’hésite pas à parler de « passage à tabac ».
Il doute de la version policière, selon laquelle Ahmed Mandi aurait cherché à en découdre avec eux. « Il est taillé comme une crevette », décrit-il, « plutôt maigre et pas très musclé. En situation de handicap depuis un arrêt vasculaire cérébral survenu en 1999, il est loin d’être au mieux de sa forme. » Mais le Châlonnais n’a pas que des antécédents médicaux. « Il est connu des services de police. » Son casier judiciaire comporte ainsi 9 mentions. Marques de coups au visage ou pas, il est poursuivi pour des faits d’outrages, rébellion et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, ainsi que pour des faits de violences sur le vigile du magasin. Ce, en état d’ivresse et de récidive légale.
Il est aussi poursuivi pour avoir détenu et transporté des produits stupéfiants. En l’occurrence, 9 grammes de résine de cannabis.
L’Union
(Merci à pipoloman)