Née aux Etats-Unis, l’association Global Potential s’engage à La Courneuve auprès de 17 garçons et filles. Un accompagnement de dix-huit mois pour les aider à réussir.
Après des exercices de respiration, Marie-Anne Chazel ose : « Maintenant, vous allez faire la poule. » L’assemblée majoritairement composée d’adolescents pouffe déjà. Mais les participants se prêtent au jeu, rivalisant d’imagination pour mimer le gallinacé en mouvement. « Avec votre corps, votre voix, votre imagination, vous rendez quelque chose crédible, vous nous donnez l’illusion d’une poule… C’est ça le théâtre, mais ça sert aussi quand on a quelque chose à prouver, qu’on se sent en infériorité, comme lors d’un entretien d’embauche.»
On n’est pas à un cours de théâtre ni à Pôle emploi, mais à la boutique de quartier à La Courneuve, un samedi midi. C’est là que se réunissent toutes les semaines les participants de Global Potential, une ONG (organisation non gouvernementale) née aux Etats-Unis il y a cinq ans, qui s’occupent depuis cette année de jeunes des ZUS (zones urbaines sensibles) en France. Elle fait ses premiers pas à La Courneuve avec sept garçons et dix filles.
Le programme de dix-huit mois est articulé en trois phases : six mois préparatoires, avec des sessions hebdomadaires axées sur l’humanitaire, l’éducation et des sujets d’actualité et de société (présidentielle, religion, homosexualité…). Suit un mois et demi d’expérience à l’étranger, en famille d’accueil en République dominicaine, au Nicaragua ou en Haïti autour d’un projet à inventer. Au retour, il reste dix mois et demi d’accompagnement et de suivi personnalisé pour aider les boursiers à se spécialiser. Des « mentors » sont d’ailleurs recherchés. (…)
« On se forge une conscience morale », note Sofiane, le benjamin de 16 ans. Parmi les intervenants : Rafik Mansour, Egyptien arrivé en Amérique à 15 ans et aujourd’hui diplomate en poste à l’ambassade des Etats-Unis à Paris. Ludovic, musulman et homosexuel.
Le parisien