Ici, c’est un peu une histoire de famille que l’on va solder, celle de l’aile gauche du Parti socialiste dans les années 1990. Dans la 10e circonscription de l’Essonne, François Delapierre, le candidat du Front de gauche, retrouve en effet une vieille connaissance, Malek Boutih, croisé au PS et à SOS-Racisme.
Dans cette bataille, M. Delapierre a l’appui de Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle qui a fait l’essentiel de sa carrière dans le département. (…)
Pour pimenter l’affaire, le député sortant de cette circonscription de gauche n’est autre que Julien Dray, ancien compagnon de route de M. Mélenchon et parrain politique des deux candidats. Député de la circonscription depuis 1988,
M. Dray n’a pas obtenu l’investiture du PS, qui a finalement choisi de réserver la circonscription à un candidat de la “diversité”.
“Je ne vais pas distribuer les bons et mauvais points, mais il faut qu’ils calment le jeu médiatiquement”, commente seulement M. Dray.
Début mai, le ton est en effet monté d’un cran avec un tract de M. Boutih sur lequel apparaissaient les anciens candidats à la présidentielle ayant appelé à voter pour François Hollande, dont M. Mélenchon. Ce dernier s’est empressé de dénoncer une “manipulation”. (…)
Si M. Boutih part favori – les mauvaises langues au PS disent qu’il a choisi cette circonscription car “il était sûr d’y être élu” après un parachutage raté en Charente en 2007
-, l’ambiance n’est pas sereine. “Le climat est très tendu, sourit Marianne Duranton, la candidate du Parti radical, soutenue par l’UMP. La candidature de Boutih n’a pas fait consensus au sein du PS et la succession de Dray ne s’est pas faite de manière très élégante…” (…)
Le Monde